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2 JUIN 2011

37 CONVIVES : 

    Georges AGRISSAIS – René ARLERY – Jean CAZENAVE – Général Pierre CHAMPAGNE – Bernard CHERRIE – Daniel DENQUIN – Pierre DUCLERC – Monsieur et Madame Gérard DUGUET – Monsieur et Madame René DUVAL – Jean-Louis FANJEAU – Roger FONTENEAU – Jean FOURNIER – Monsieur et Madame Georges GERFAULT – Monsieur et Madame Roger GLASSER – Jean-Claude GUIGNARD – Bernard HELIOT – Yves HELIOT – Jean-Louis ISSANCHOU – Jean KISLING – Jean LARDILLIER – André LUQUET – Monsieur et Madame Roland MOTAIS de NARBONNE – Raymond PETIT – Véronique PEYRAUD – Monsieur et Madame Raymond de PHILIP – Alain RANC – Général Marc ROCHE et Madame – Monsieur et Madame François RUDE – Jacques VERDIER  

    Nous nous retrouverons le 8 septembre après des vacances, qui nous l’espérons, vous aurons permis de passer du bon temps malgré une météo souvent incertaine. 

    Vous pouvez accéder au site de la Popote des Ailes

PROCHAINE POPOTE LE JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011                                                                                                  

Popotes 2011 

    

  8 SEPTEMBRE – 6 OCTOBRE – 10 NOVEMBRE – 1er DECEMBRE  

La CHAUMIERE 3 avenue de Versailles – VIROFLAY

                     Tel : 01 30 24 48 76 

PREVENEZ DE VOTRE PRESENCE

Par internet: rdephilip@numericable.fr   ou par téléphone au 01 77 46 55 45 ou au 06 45 00 70 42

AVANT LE MARDI 6 septembre 

OU PLUS TÔT SI VOUS LE POUVEZ



Pour accéder à la Popote des Ailes :

                                        3 avenue de Versailles – VIROFLAY  Tel : 01 30 24 48 76

                       




   Les plus




 Publicités trompeuses   qui créent la confusion entre Latécoère & Aéropostale pour effacer l'échec de Pierre-Georges Latécoère. Un fatras de légendes, le lit des prétendus historiens des lignes Latécoère/Aéropostale et de la fondation Latécoère. Une grande mascarade qui devra bien s'arrêter si la France veut voir l'Aéropostale inscrite au patrimoine immatériel de l'Unesco. L'histoire de l'Aéropostale devrait commencer ainsi: en mars 1927, le Maire de la ville d'Étampes Marcel Bouilloux-Lafont crée l'Aéropostale... en achetant... Etampes, un des berceaux de l'aviation française surtout après l'Exploit de Blériot. C'est l'Aéropostale qui a une résonance mondiale et non pas les Lignes Latécoère ou la ligne Latécoère-Aéropostale. A savoir que les étrangers considèrent Marcel Bouilloux-Lafont comme le plus grand visionnaire parmi tous les promoteurs des compagnies aériennes du monde (R.E.G. DAVIES), amnésie française contre laquelle s’était déjà manifesté Marcel Dassault en 1980... Voir aussi Falsification historique   





LA POPOTE DES AILES


PILOTES D'ESSAI
A la popote chaque jour à midi la bonne patronne compte avec angoisse ceux qui entrent.


&


 le texte  de "L'Aéro" du 20 septembre 1935




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Ci-dessous, le texte


Popotes d' aviateurs
Journal "L'Aéro" du 20 septembre 1935
A Chaville, à table avec les pilotes d'essais Par Roger Labric  (Rédacteur en chef de l'Aéro et  Aviateur de 14-18)


 Comme il redescendait d'un bond à huit mille, avec un avion de chasse argenté, Marcel Doret, tout en quittant son harnachement de bord et ses cuirs, proposa:
 - On déjeune ensemble?
 Le vaste aérodrome d'essais était devenu désert et silencieux. C'était l'heure de midi et le calme des champs nous environnait soudain. Seuls des papillons voletaient sur la piste. Quelques avions de série sortant de l'usine restaient alignés devant les hangars, mais avec l'hélice au repos; c'était le travail de l'après-midi, essais et réceptions.
 Je questionnai Doret:
 - Tu dois revenir ici tantôt?
 Le chef pilote me désigna un hangar plein d'avions neufs:
 - Nous avons du pain sur la planche!
 Le pauvre Le Brix, s'occupant à l'époque de préparer le raid vers Tokio et qui venait d'arriver, accepta lui aussi l'invitation et nous descendîmes, tous trois, sur Chaville, vers la Popote des Ailes.    
La Popote des Ailes
 Imaginez un de ces petits restaurants de banlieue, avec un bout de jardin, qui conduit à une grande salle pour noces et banquet.  Rien ne manque dehors: la balançoire, les boules, le jeu de tonneau ; ni dedans où le piano descend d'un demi-ton tous les six mois.  On y accède, en venant de Villacoublay, par une petite route qui traverse les bois de Chaville, dégringolant du plateau en une bonne descente, avec deux lacets simili-montagne!
 La Popote des Ailes offre sa devanture de bistro peu avant d'arriver au pont du chemin de fer de la ligne des Invalides-Versailles et, selon le nombre de voitures alignées dans la rue de Jouy, on peut juger du nombre de convives. C'est Mme Ramondou, les pilotes l'appellent encore Maman Ramondou (elle est la femme du réputé mécanicien-metteur au point des avions de Costes), qui créa la Popote des Ailes. Maman Ramondou sut créer l'atmosphère entre pilotes civils et militaires; elle sut aussi leur faire de bons plats et pas chers!
 On mange à Chaville pour 12 francs, vin compris, et Mme Pouyade qui, depuis plusieurs années a succédé à Maman Ramondou, a su maintenir la tradition et les prix.  
Boum! Voilà Nectar! 
 Nous étions à table depuis un bon quart d'heure et le déjeuner se poursuivait joyeux, comme tous les déjeuners de la Popote de Chaville. Le grand maître des cérémonies, le colonel Canonne avait demandé le "bénédicité", et, tandis qu'on faisait passer les plats, je regardais les photos pendues au mur. Thierry, Fronval, Léna Bernstein, tant d'autres, disparus.
 Soudain, une voix annonça:
 - Boum! Voilà Nectar!
 Et ma foi, le seigneur Pouyade entrant à l'instant même, ses flacons de blanc et de rouge pendus à chaque bras, ses "fines bouteilles", comme dit Fickinger, avaient bien tout de "l'envoyé spécial" de chez Nicolas.
 Autour de la grande table, ce jour-là, que de visages sympathiques! Tous les pilotes d'essais: Maryse Bastié, Haegelen, Delmotte, Lemoine, Périot, Lepreux, Fickinger, Desjobert, Baptiste, Malfanti, etc, des militaires de la technique: Canonne, Le Brix, de Fonds-Lamothe, Moutonnier, Discours, etc.
 Que de "discutages de coups", que d'histoires gaies! Le temps passe avec une rapidité foudroyante à la Popote des Ailes, où la bonne humeur de tous n'égale que leur bon appétit.
 Comme disait Marcel Doret en piochant dans les hors-d'oeuvre: "Ca creuse, deux grimpettes dans la matinée." 
La crème de Baptiste  
 Un jour de gala - c'était un vendredi, et l'on fêtait quelques croix de la Légion d'honneur bien placées chez les pilotes d'essais - Mme Pouyade, à cette occasion, avait mis les petits plats dans les grands. Il y avait des "invités", quelques confrères de la presse parisienne et aéronautique, dont Maurice Bourdet, Houard, Peyronnet de Torrès et autres. L'ambiance y était plus que jamais.
 Vers la fin du repas, un coup de téléphone fit bondir le jeune Baptiste à l'appareil. Il y avait une mission siamoise sur le terrain et il fallait que Baptiste fasse une présentation d'appareils.
 Au même instant, on servait une crème délicieuse dont le jeune pilote était très friand. Résigné, mais le devoir passant avant tout, il lorgna de côté, vers la serveuse et, pliant sa serviette, il lui fit cette importante recommandation:
 - Angèle, ma jolie, je monte au terrain, je n'en ai pas pour longtemps, mais surtout mettez ma crème de côté!
 Puis il redescendit une heure plus tard, le visage boursouflé par le froid des hautes altitudes, ayant volé sur trois appareils différents. On avait desservi la table et c'est le phonographe maintenant qui avait la parole.
 Baptiste, sans plus penser au dur métier des ailes, redevenu seulement un grand enfant gourmand, appela la serveuse:
 - Angèle, ma crème!
La belote, "sport préféré" 
 Après le repas, lorsque le temps est mauvais, que les vols sont impossibles là-haut sur le plateau, on se distrait comme on peut à la Popote des Ailes.
 Il y a le billard russe et surtout la "belote". C'est le sport préféré des pilotes, lorsque le vent hurle dans la cheminée ou lorsque la pluie tambourine sans répit sur les carreaux. Il y a le dernier mille parole d'honneur.
 Je ne parle pas des artistes de la Popote, car il y a les choeurs et les individuels. La direction des choeurs fut confiée de tout temps au jovial Canonne; quant aux jolies chansons, on les réclame, les jours de liesse, tout spécialement à Fickinger et à Lepreux, duettistes par excellence. 
Jours de gala 
 La Popote des Ailes a connu des jours de gala. Toute l'aviation s'y donnait rendez-vous, et la mauvaise humeur et le mal au foie devaient être laissés au vestiaire en entrant.
 Ne croyez pas cependant que ces réunions cordiales et fraternelles tournent à l'orgie de Babylone. Les pilotes aiment la gaieté, mais sans plus. Chacune de ces petites fêtes organisées à la Popote de Chaville a laissé l'empreinte d'une réunion charmante au cours de laquelle les aviateurs d'essais resserraient davantage les liens d'étroite camaraderie qui n'ont jamais cessé de les unir.
 On aimerait seulement que dans toutes les spécialités de l'aviation il y ait autant de franchise joyeuse et de bonne humeur. 
Souvenirs tristes 
 C'était en 1933. Nous finissions de déjeuner, hâtivement même, car M. Cot, alors ministre de l'Air, avait manifesté le désir d'assister à plusieurs démonstrations d'avions nouveaux, de différents types, sur l'aérodrome de Villacoublay.
 La plupart des pilotes nous avaient devancés au terrain et nous arrivâmes là-haut juste pour voir décoller Baptiste, l'habile réceptionnaire des avions Bernard, sur un appareil de tourisme.
 Animé du bel esprit de la corporation, il s'acharna à obtenir le meilleur rendement de sa machine et après un piqué plein gaz suivi d'une courte ressource qui devait précéder un palier exécuté tout juste devant les personnalités présentes, nous vîmes avec horreur son aile gauche se replier et son avion percuter à plein moteur sur le toit d'un des hangars qui longe la petite route qui va des hangars Nieuport vers le séminaire.
 Ne revenons pas sur les circonstances de ce coup dur mais souvenons-nous que le même jour, c'est-à-dire vingt minutes après exactement, le jeune Paulhan, effectuant une manoeuvre à peu près identique, mais avec un avion de chasse, sentait tout à coup ses ailes osciller dangereusement, puis ses ailerons se briser en l'air, rendant pour lui toute manoeuvre impossible.
 C'était la chute terrible, inévitable. Nous étions là sur le terrain, tout imprégnés de l'horreur du premier accident et chacun d'entre nous, figé d'angoisse, ferma les yeux. Heureusement, René Paulhan, manoeuvrant une fois de plus comme un "as", risqua une chandelle héroïque et se dégagea en parachute. La catastrophe était évitée.
 En repartant de Villacoublay, j'ai pensé ce jour-là, plus que tous les autres jours, aux risques formidables que courent les pilotes d'essais! Et je revois encore le bon Baptiste et le calme petit Paulhan aux prises, une heure peut-être avant tant d'angoisse, avec leur contre-filet madère!
 Si l'on rit souvent de si bon coeur en bas, à Chaville, on pleure parfois, là-haut, sur le plateau où s'ébrouent les grands oiseaux mécaniques. 
Le livre d'or 
 Je suis retourné ces jours-ci à la Popote des Ailes et Maman Pouyade m'a montré son livre d'or. C'est un document précieux auquel elle tient comme à la prunelle de ses yeux.  Comme je la comprends! Que de signatures héroïques, que de phrases simples, charmantes, spontanées jaillissent sur ces pages qui ravivent tous les souvenirs de l'épopée grandiose des pilotes d'essais!
 Aujourd'hui les "civils" restent les seuls à la Popote des Ailes, les militaires ont émigré sur l'aérodrome de Villacoublay où, près de la Technique, ils ont leur popote à eux.  Ca a fait un grand vide, car tous ces hommes, sans distinction de fonction, de grade ou d'uniforme avaient, pour vivre chaque jour la même vie et courir les mêmes risques, appris à s'aimer fraternellement, comme en escadrille.
 On ne se quitte pas comme ça après quinze années passées autour de la même table!    Retour 



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***Président : Raymond de PHILIP. Association de fait. Loi de 1901 Amicale fondée en 1929. 

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