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«OLD PILOTS never die, they just pass on to a NEW PLANE»  Jack Siroux

Présentation de
Version revue et corrigée sur le NET 
 de la première présentation   (ea58)
Adieu...Captain ! est une histoire authentique, divertissante, saupoudrée d'humour, de tendresse, d'amitié, d'amertume et de philosophie. C'est aussi la réalité décrite dans un absolu total et racontée avec cette précision du détail que seul l'auteur pouvait apporter. Récit ou document, Adieu... Captain ! est aussi une pléiade d'anecdotes, de réflexions, de faits biographiques piquants, alertes, relevés. Avec sa verve bien personnelle et son dynamisme percutant, l'auteur nous rappelle des événements de l'époque dont l'importance ne peut pas nous échapper.
Et, qu'il s'agisse de l'indépendance du Congo Belge qui, en 1960, devient le Zaïre ou celle de l'Urundi, deux ans plus tard, qu'il s'agisse de Tunis en 1976 ou d'Israël qui attaque l'Egypte en 1967, c'est avant tout les premiers vols d'un aviateur avec ses angoisses, ses enthousiasmes, ses découvertes. Rien est omis, tout est cité, raconté, détaillé, de l'amitié qui se noue entre équipages jusqu'au silence du désert qui fait divaguer les esprits ou aux requins qui se groupent dans les eaux chaudes des bords de plages.
Adieu... Captain !, c'est avant tout la passionnante aventure d'un homme qui, licence de pilote finalement en mains, poursuit avec amour sa profession où, de vols de nuits en tours de pistes, de décollages en atterrissages, se trace une carrière à la hauteur de son courage et de son énergie. Que l'auteur entraîne son lecteur dans les embarcations toujours plus stimulantes vers le Far-East, l'Asie, Formose, Taïwan, Hawaï, Los Angeles et tant d'autres contrées du monde, il lui laisse toujours ce goût de l'aventure et du risque qui ne fait que s'intensifier au fil des pages qui se lisent comme un récit peu ordinaire.

L'édition à compte d'auteurs est épuisée; c'est la raison pour laquelle le livre en version améliorée et corrigée de ses coquilles est sur la toile pour le lecteur. Si une maison d'édition est intéressée... contact                   


Le livre entier, version WEB 2.8M
Le livre version ebook 
Mai 1994 ! Tous droits réservés... Bien sûr! copyrights!
La dernière page, 383:
«J'arrête mes bêtises ! D'ailleurs, vous m'avez souvent dit que vous vous en foutiez... »


Critique du livre par Michel Giraud  


Pourquoi un livre? 
Préface de Jean-Loup Chrétien  en français et Eng US
Les photos qui accompagnent le livre 
Le livre version e-book 

* UN NOUVEAU LANGAGE AERONAUTIQUE
* L’AFRIQUE
* LA BELGIQUE
* LA FORCE AERIENNE  BELGE
* L’AVIATION  CIVILE
 



Toujours page 383:
     «Laissez-moi... Laissez-moi, pour encore un peu de temps, les collines du Beaujolais, les paysages de Provence, le soleil de la Côte d'Azur... Laissez-moi la mer... La Mer du Nord, la Méditerranée ! La nuit, laissez-moi mes étoiles... Laissez-moi écouter le chant du coq, les oiseaux chanter au petit matin ou la cloche du village, tout simplement... Laissez-moi admirer de jolis yeux, un doux regard, un sourire... Laissez-moi une franche poignée de main, un rire... Laissez-moi un ami ! »
Pourquoi un livre?

...    
-
Jacques, je vois à ton air coquin que tu as une envie..., me dit cet ami de toujours, ce vieux compagnon d'armes, qui comme moi, a roulé sa bosse un peu partout dans le monde...

     - Tu me connais donc bien! Oui, j'éprouve un besoin de me raconter, de nous raconter!
     - Oh là là ! Tu veux raconter ta vie, ta carrière...
     - Oui...
     - Une autobiographie ! Un bouquin barbant... Mais, dis-moi, pourquoi nous?
     - Nous, parce que notre métier, toi, moi, nous, les pilotes un peu «mercenaires», travaillant de contrat en contrat, de pays en pays... Bien que nous soyons souvent considérés comme tels, je n'irai pas jusqu'à dire des «outlaws», des hors-la-loi, mais bien des «outsiders»!
     - Intéressant...
     - Tiens, tiens...
     - Mais encore...
    - Un bouquin... Heu... Oui, si tu veux, des notes personnelles de ma vie, de ma carrière, des anecdotes de notre boulot par lequel nous avons côtoyé tellement de mondes, de races, de nationalités, de cultures, de religions, de philosophies et d'idéologies si différentes, si particulières! Je ne crois pas que la plupart des gens s'imaginent les détours heureux, malheureux de notre corporation... Un pilote en uniforme! Tout un monde, un tableau ! Oui, mais quel travail de peinture pour y arriver... et surtout s'y maintenir ! Des couleurs vives, des couleurs sombres! Un message surtout, pour les jeunes, ceux qui ont le «feu sacré», les amoureux des cieux, afin qu'ils s'accrochent et ne désespèrent JAMAIS d'y arriver un jour... Quand on veut, on peut! Tu en sais quelque chose...
     - Alors, je vais raconter ce qui me passe par la tête... Pêle-mêle ! Simplement: sujet, verbe, complément, adjectif... Expliquer aux profanes le petit abc de la profession, quelques expressions d'aviation et surtout l'ambiance d'équipage... L'amitié ! N'oublie pas quand même que je suis aviateur et non-écrivain... Relax, quoi!
     - Relax?
     - Oui, cool... Raconter d'une manière relaxante cette histoire, qui ne fut cependant pas aisée... Je la veux divertissante, amusante... Des pincées d'humour simple... Parfois une alternance au second degré, qu'il faudra suivre et lire entre les lignes ! Cependant, un zeste de tristesse, un brin d'amertume, comme il en faut, hélas, dans tous les récits de vie... Du crescendo en aigre-doux!
     Nous faisons notre métier avec amour et professionnalisme et nous le ferons jusqu'à la fin... Nous ne sommes pas des amateurs! Mais pour l'amour du Diable ou pour l'amour de Dieu, ou pour l'amour des cieux, ne nous prenons pas trop au sérieux! ...



Les photos qui accompagnent le livre




  ou   https://picasaweb.google.com/110197625475333287979/JackSIROUX

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PREFACE  Jean-Loup CHRETIEN

Vivent les Aviateurs
Les aviateurs sont des gens qui raisonnent simplement, pas toujours sainement.
C’est pour cette raison que les avions sont beaucoup moins compliqués que les voitures. Ils n’ont qu’une marche avant et pas de marche arrière.
Ils sont très fiers de ce qu’ils pensent savoir faire grâce à leur talent, et se fichent éperdument du talent des autres.
Ils éblouissent la galerie parce que leur inconscience leur permet de garder le sourire face aux gens sages (et par conséquent terrorisés), alors qu’ils sont assis (quelquefois pendus)  sur leur tas de ferraille au-dessus du sol.
Ils attribuent ce miracle (la ferraille au-dessus du sol) à leur talent, alors qu’il est d’abord dû à la bonté de Dieu (qui ne prend jamais l’avion), et au talent des ingénieurs qui ont assemblé la ferraille (comme Dieu beaucoup d’ingénieurs ne prennent jamais l’avion, surtout pas celui qu’ils ont conçu).
Le seul talent des aviateurs n’est pas de garder la ferraille au-dessus du sol, mais seulement d’essayer de la ramener à terre dans sa forme initiale.
Ce phénomène est tellement rare qu’on ne voie jamais un ingénieur remercier un aviateur, pas plus qu’on ne voit un aviateur remercier un ingénieur. Le premier parce qu’il pense que le phénomène n’est pas rare mais seulement impossible, le second parce qu’il pense que l’exploit mérite une récompense, généralement sous forme d’un «arrosage» aussi appelle «tournée générale».
Il arrive que certains d’entre eux décident de quitter le bord avant l’arrivée à terre. Dés qu’ils ont les pieds au sol, la première chose qu’ils font est d’allumer une cigarette, complètement indifférents de savoir où est tombée la ferraille.
Leur parachute s’ouvre toujours automatiquement, sinon aucun aviateur n’aurait à ce jour survécu une telle situation.
Les aviateurs d’aujourd’hui ont beaucoup de chance, et du coup leur gloire est en perdition. Tout le monde sait que le manque de confiance des ingénieurs les a amenés à fabriquer un pilote automatique, appelle George. George est tellement perfectionné de nos jours que les aviateurs le craignent, et n’osent pas mettre leurs deux mains sur les manettes. Ils pilotent généralement d’une main et ne savent pas quoi faire de l’autre. On la retrouve souvent (la main inutile) autour d’une tasse de café, un sandwich, ou encore dans les environs d’une hôtesse qui se serait malencontreusement aventurée dans le cockpit.
En cas de différent entre aviateurs d’un même cockpit, c’est toujours George qui a raison et prend le dessus. Il arrive que George tombe malade. Et comme les aviateurs ne s’en aperçoivent que lorsque l’avion est tombé, il ne reste alors plus que les boites noires pour dire ce qui s’est passé.
Certains aviateurs montent tellement haut et tellement vite qu’ils ne peuvent plus redescendre. Ils sont satellises et ne reviennent qu’avec l’autorisation de George. Cette autorisation est si difficile à obtenir que certains d’entre eux ont du attendre de six mois à plus d’un an avant de pouvoir revenir.
Certains d’entre eux s’appellent astronautes, car leurs employeurs pensent qu’ils sont au moins capables de réussir une arrivée sur un astre entier à défaut d’un point plus précis. D’autres s’appellent cosmonautes, et réussiront par définition leur mission quel que soit leur point d’arrivée dans l’Univers.


  Our great aviators.
Aviators think simple instead of sophisticated. Good reason does not mean much for them.
That is why airplanes are much simpler than cars; they have only one forward gear and no rear one.
They are very proud of their talent and have no care of others.
Riding and smiling on their flying pack of metal in front of a panicked public makes them feel like heroes. The public thinks they are just crazy.
They believe that this miracle (the pack of metal over the ground surface) is a direct consequence of their talent, when it is a gift of God (who never flies airplanes) and the engineers who assembled the pack (and such as God these guys barely fly airplanes and surely not the ones they have conceived).
The only talent of the aviators is not to keep the pack flying, but simply to try to take it back to the ground in its initial shape.
Such an event is very unusual. That is why you will never see an engineer thanking an aviator, as well as an aviator thanking an engineer. The first one because he considers that such an event is just impossible when the second one believes that this unexpected performance deserves a gift, generally at the bar.
Some aviators decide to leave the ship before she makes it to the ground. Once their feet on earth, the first of their concern is to burn a cigarette. And where the ship decided to crash is not of their concern anymore. Their parachute has an automated opening. If not there would not be one aviator alive to tell the story.
To-day’s aviators are very lucky, and as a consequence their glory is fading. Because the engineers have no faith in them, they have decided to create George. George is an auto-pilot who can do anything. He is so sophisticated that the aviators are afraid of him, and do not dare have two hands on the handles. That is why they generally fly with one hand, not knowing what to do with the other. That left aside hand most likely gets busy with a cup of coffee, a sandwich, or sometimes the neighboring hostess who inadvertently visited the cockpit.
In case of a disagreement between the aviators of a same cockpit, only George can decide of what needs to be done. It can happen that George gets sick. And as the aviators will realize it only after the plane has crashed, the flight recorders will be the only witness of what has happened .
Some aviators get so high and so fast that they cannot make it back. They are on orbit and can only return with the authorization of George. This is so difficult to make it work that some of them have to wait six month and up to more than one year.
Some of them are named Astronauts, because their employers think they are good enough to make a landing anywhere on a planet if not good enough for a more precise site. Some others are named Cosmonauts, because they are good enough to be considered successful wherever they land in the Universe.


Adieu...Captain !  e-book plein écran

adieu-captain-jack-siroux
Publish at Calameo


   version pour faire des recherches dans le livre
Adieu...Captain !  e-book


UN NOUVEAU LANGAGE AERONAUTIQUE

La culture aéronautique des «aventuriers du Ciel» c’est ce qu’il reste quand ils n’ont rien appris... d’INUTILE...
La lecture attentive d’un lexique, serait  la clef  indispensable à la compréhension du texte. Las ! il n’y a pas de lexique ! Mais il y a les premières pages qui nous permettent, doucement de nous initier à la langue utilisée par l’auteur. Quand on a fait ses «humanités» au Congo belge, quand on a la chance d’avoir pour épouse un professeur de français, ne pas se relire relève de la provocation!
    Mais quand même ne pas trop se laisser «entuber» par l’étonnant  personnage: c’est aussi un «charmeur!» Un exemple simpliste pour les profanes: «Je vole747» ne veut pas dire: «Je détourne un Boeing 747 mais je pilote un 747».
    Je suis certain qu’un jour ,un linguiste distingué nous «soutiendra» une thèse, atypique, sur «l’ESPERANTO»  utilisé par les «aventuriers» au  sens propre du terme. Les galères royales du 17ième siècle utilisaient aussi un vocabulaire maritime différent de celui des vaisseaux. La comparaison peut paraître osée! L’aventurier était le navire qui, en temps de guerre, quittait un convoi pour suivre sa propre route, un libertaire!
   Jack utilise un ‘’mixing’’ de patois franco-wallon, de flamand, d’anglo-saxon, de franglais, de pataouette  pied noir, d’indonésien... J’en passe, mais je signale au milieu de ce salmigondis de langues  empruntées à ces multiples équipages cosmopolites, une expression provençale: «Nom di Diou !!!»
    La culture aéronautique des «aventuriers du Ciel» c’est ce qu’il reste quand ils n’ont rien appris... d’INUTILE.
    Exemple, un cours «savant» sur le mesureur de distance (D.M.E) sera résumé ainsi:  «ON= OK  OFF=KO» . r’lass (terminé)
    Pour eux le calcul mental, surnommé «les ptits t», sert à se paumer en vent arrière ! «Les petits t», ça s’apprend  avec la table de multiplication… quand on veut devenir pilote de transport... Et après on les a dans le sang.


L’AFRIQUE

JACK nous fait découvrir l’Afrique et son enfance merveilleuse au milieu des futurs Zaïrois.On va retrouver tout au long du livre l’empreinte indélébile de l’Afrique. Il parle leur langue.

Combien de navigants peuvent demander un plein d’essence ou un devis de masse en congolais? Et  puis  on chante toute les finales des mots  en ‘’ZOUGOULOU’’ dans ce chapitre!...
Jacques SIROUX n’est pas raciste, il ne nous sert pas l’horrible plaisanterie: «Je n’ai rien contre les races inférieures». Non!  Il aime les Africains et nous fait découvrir que ses amis congolais ne se vexent  pas d’être appelés «NEGRES» et non pas «NOIRS»...

...
A ce moment-là, entrée du sorcier ! Par la grande porte ! A pas calculés, il traverse toute l'allée centrale... Vêtu de peaux de singes, des colliers de «gris-gris» à son cou, il tient à la main gauche un long bâton tordu... Gallet n'a pas le temps d'intervenir, le sorcier est sur nous! Vite, il plonge sa main droite dans un sac, en peau d'antilope... et d'un geste arrondi, nous asperge d'une poudre grise! Il parle... Je ne comprends pas son charabia... Gallet va le massacrer ! Mon père l'arrête net!
-Apana ! (non),
Laisse !
     Lentement, à reculons, le sorcier, retraverse la salle... Il continue de grommeler... Ses yeux chanvrés nous fixe... La foule est hypnotisée, pétrifiée ! Il s'estompe dans le contre-jour de la porte... Le sorcier nous a jeté un sort!
     Rideau !    
     Quel sort ? Malédiction ? Bénédiction ? J'y penserai bien souvent... J'avais une dizaine d'années... Il ne m'est pas difficile aujourd'hui de retrouver mon sorcier, il suffit que je ferme les yeux! 
     Sur le chemin de retour, arrêt dans une des missions, chez les «Pères Blancs», avec qui mon père, l’Administrateur, doit entretenir des relations étroites... Le Clergé a toujours eu son importance politique...
... Il ne semble pas surpris d'entendre le tam-tam, qui bat la chamade
     -Matopé fête le mariage du Bwana ! Ton père se marie...
     -Mon père se marie !!! Mais, ... avec qui ???
     -Eh, avec ta mère, di !
     Je ne comprends rien! Papa, c'est mon père, Maman, c'est ma mère!...

...
Car, j'appris vite le «Kiswahili», la langue arabisée de l'Est du Congo...  Comme je passais la plupart de mon temps à jouer avec mes petits copains noirs, j'en étais arrivé au point de mieux parler et comprendre ce langage que le français! Les intonations, surtout les «di», «hé», «ha», «tilili», etc... Je les possédais à fond ! Lors de ses tournées en brousse, j'aidais même mon père à traduire les «palabres», qu'il jugeait dans les tribunaux indigènes...
...
Voyage sur Los Angeles. Au mécano Benawara:
     - Yambo, Ben ! Abari kani, di ? Hé, mi na saabu mingi kabissa, di ! Iko muzuri ku sema swahili!
     Le copilote, aux yeux bridés:
     - Hi ! Hi ! Hi ! What ? Quoi?
     - T'occupe, c'est du chinois ...
     «Sheng jing bing » (ils sont fous !), ces expats !» devait-il penser...


LA BELGIQUE

La phrase clef des belges  de ce livre: ÇA C’EST  GAI!     
Je déteste les «histoires belges» même s’ils nous les retournent en «histoire françaises»...Cette  mode  heureusement se liquéfie, abrutie par la TELE  comme tous les régionalismes… CLAC ! ... 

...
Comme tous mes collègues, j'ai eu des chocs en avion... Par les check-lists et le sang froid, les choses se sont arrangées! Cependant, un événement me fit beaucoup de peine à bord de cet avion qui me ramenait en passager de Los Angeles à Singapour début Août 93... Je reçus ce choc après le décollage! Je rêvassais dans mon siège en regardant d'un œil distrait les images du journal télévisé sur l'écran de cinéma ... Je n'avais pas le son, puisque je n'avais pas mis mes écouteurs! Le monde est fou et tournera bien sans moi... Mais le monde s'est arrêté soudain, car j'aperçus un drapeau belge et reconnus le Palais Royal à Bruxelles ! Vite le son ! J'appris alors que notre Roi Baudouin venait de mourir! Choc!


...
Après des paquets d'heure de vol, arrivée enfin à San Francisco... Moi, le macaque, je découvre l'Amérique, émerveillé devant la télévision en couleur de la chambre de notre hôtel... 
     Nous visitons la ville... La meilleure façon de visiter un endroit pour la première fois: prendre un tour! Je le fais encore aujourd'hui... A Union Square, nous prenons place dans le bus...
A l'américaine, comme à des gosses, le guide demande à tous ses touristes d'où ils sont!
     -New York, New York!      Applaudissements!
     -Dallas, Texas !       Applaudissements!
     -Washington, D C!      Applaudissements !
     Etc.. A notre tour:
     -Et vous?
     Nous, à moitié sonnés par la fatigue du voyage et le décalage horaire...
     -Brussels...      Pas d'applaudissements... Silence!
     -Belgium...      Toujours pas d'applaudissements... Silence!
     -Europe!      Un ou deux «claps-claps» et le tour démarre, la visite de «San Fran»!


LA FORCE AERIENNE  BELGE

...
Un avion du 15ème Wing de Transport nous emmène à Salon de Provence... Nous sommes quatre à partir les premiers: Guy Oger, Eugène Maquet, Albert Delevingne et moi... Les « cobayes »... Le reste de notre groupe suivra plus tard...
     Direction Sud ! Nationale 7! Oui, Monsieur Trenet, une fois de plus, mais en l'air cette fois-çi, la route du ciel... Il s'éclaircit le ciel, devient de plus en plus bleu... Le soleil! La Provence est proche... Je n'aperçois pas le premier olivier, mais bien le magnifique bâtiment de l'Ecole de l'Air se profilant à l'horizon!
     Présentations, uniques dans les annales de cet établissement militaire français de haute réputation, d'élèves-pilotes belges en uniforme bleu de la Force Aérienne, badge « Belgium », cousu sur le haut de la manche ! Les «Outsiders»...
Nous sommes intégrés avec les «Poussins»... Grosses têtes, ils viennent de se farcir Math Sup et deux ans de cours théoriques! Ils vont seulement commencer leurs premières leçons de pilotages ! Nous, les «petits Belges», nous avons déjà quelques heures de vol, nous sommes lâchés solo... Mais, il s'agit à présent d'une autre paire de manches: l'avion à réaction, le Fouga Magister... Les élèves français débutent à zéro sur ce biréacteur! 

Jack a «volé» HUNTER ! Quel pilote de chasse digne de ce nom n’a pas eu envie de faire du «DOG FIGHT» avec ou contre ce Spitfire à réaction !                  
  
 ...
Le tourbillon commence au-dessus d'Hasselt, par un petit matin de printemps... Au début, on reconnaît les siens, à la fin, on se demande «qui est qui?» ! Surtout les jeunes comme nous... Nous n'avons qu'une chose en tête: ne pas perdre son leader! La «G-suit», la combinaison «anti-G» fonctionne à fond, les poches d'air se compressent, se décompressent... Nos jambes, notre ventre, sont serrés, desserrés!

...
de partout! Quatre paires de Thunderstreaks, quatre paires de Hunters, quatre paires de F84 et même quatre paires de Sabres, venus d'Allemagne... Virent bien sur eux-mêmes, les Sabres, grâce à leurs volets en bec en avant des ailes... Difficile à collimater, les Sabres ! Total: 32 avions ! Un cocktail ! Bien remuer pendant un bon quart d'heure!
     On se retrouve au ras du sol... On remonte... Rassemblement ! On rentre développer les films, compter les points ! Terminée la moulachka!
     Je croyais être félicité, je me fais engueuler!
     -Siroux, tu ne m'as jamais averti d'une attaque quelconque ! Pourquoi? Tu es sensé me protéger, mon petit gars!

L’AVIATION  CIVILE

 Long pèlerinage à travers le monde sur DC3, Fokker 27 et autres volatiles. Séjours successifs dans des petites compagnies aériennes, aux moyens folkloriques, sans réseaux au sol dignes de ce nom. La vie de bohème, souvent «fauché», toujours heureux. Jack s’en souviendra quand il arrivera ENFIN sur le prestigieux B 747 mais sans jamais oublier le monde des «zaviateurs». Jamais il ne deviendra un FONTIONNAIRE DES AIRWWAYS.
    Trop souvent, les mémoires des GEANTS DU CIEL  sont bouffies d’autosatisfaction (il y a  donc mieux  que les pilotes de chasse!), de grandeur d’âme… Dans quelques prestigieuses autobiographies, quand le héros, était simple  ‘’Copi’’(Copilote)  il rattrapait avec beaucoup d’aisance, les bévues de ses  Comandants de bord (CDB) séniles; quand il était  devenu CDB il rattrapait ‘’in extremis" les bourdes des Copis  à qui dans, sa  grandeur d’âme , il avait laissé les commandes de vol trop longtemps!
    Ses stages de qualification sur une nouvelle machine de légende… Une seule place: la première (off course). Quant aux stages de recyclage, grâce à son «passé» quasiment  historique: «Une promenade  de santé!» D’où des promotions méritées vers les étages supérieurs  du commandement;  enfin , il y a une justice, le mérite                                                                                                 
  
 ...
Je prépare donc un autre coup de poker, mon plan d'achat en pulls pour la saison prochaine... Des millions d'argent! Je reçois un coup de fil, c'est Roger Bracco, un revenant!
     -Jeson, tu veux revoler?
     Bien que je m'en doute:
     -De quoi s'agit-il?
...
Une lettre! De Monsieur Destrée, de l'Administration de l'Aéronautique, qui ne m'a pas oublié... Il a mon dossier! Il m'annonce qu'il va y avoir du travail en Libye... Si intéressé, contacter Monsieur Robert Depp!... Un pote de mon oncle! Mais, lui, il a quitté la Sabena... D'ailleurs, sa compagnie, la Bias, dont il est Directeur des Opérations, reprend les vols DC3 de la Sabena en Libye, la Linair! Vols dans le désert: transport du personnel et ravitaillement pour les compagnies de pétrole...
     -Take it or leave it, à prendre ou à laisser...
Ma décision est vite prise, je prends!
     -Oui!
...
L'Ex-Colonel m'instruit donc...
     -Tousse rien, zé vais tout té montrer!
Zé ne tousse à rien et zé lé regarde faire...
    -You see... Easy ! Facile! ... Le DC3... Une bête à dompter! Celui qui y parvient, peut voler tous les avions!
   ...
Deux jours de congés... Je fais un saut à Francfort, pour passer mon examen théorique au Bureau FAA ( pour la Licence Commerciale avec IFR, FAA américaine)! Je présente à la demoiselle de service mes carnets de vols, je remplis les formulaires, elle me donne les questions d'examens, me désigne une table et me dit:
     -Good luck! Bonne chance!
     Je passe la matinée à répondre aux questions « multiple choice », quatre réponses, choisir la bonne... Cela paraît facile, ce ne l'est pas ! A midi, je lui rends mon examen...
     -Thank you ! Le Centre vous enverra le résultat dans les huit jours!
     Je reçois le résultat, j'ai réussi ! 84% ! Il faut 80%...
     Pratiques, les Américains !
...
Robert Schepens... deviendra un ami, un frère, et nous ferons ensemble des milliers d'heures de vol sur DC3 et Fokker F27 en Libye et au Maroc!
...
J'ai vécu chez les Noirs et travaillé chez les Blancs, chez les Arabes de Libye,  d'Algérie, d'Egypte, du Maroc et de Tunisie, chez les Jaunes, les Chinois, avec les Japonais, avec les Malais, les Indiens... J'ai respecté leur modus vivendi et ils ont respecté le mien!