Dernière mise à jour/ last updating: 26 janv. 2008 SOURCE Raymond de Philip |
C A R R I E R E DU COLONEL Michel
BOUDIER,
né le 8 Juin 1920 à Paris (Seine). du 12 décembre
1938 au
1er Mars
1963
D E C O R A T I O N S
S E R V I C E S A E R I E N S
C I T A T I O N S
A D I E U X par le Colonel de la SALLE Chef du
détachement Air 62/139
RAMSTEIN
A D I E U X par le Général de Corps Aérien R.V.
MARIAS
Commandant en Second la 4e ATAF
A D I E U X
par le Général d'armée aérienne VALIN,
Membre du Conseil Supérieur de la Défense
PARTICIPATION AUX PRIERES DE L'ABSOUTE.
Eglise Saint Louis des Invalides,
Obsèques du Colonel Michel Boudier.
S q u a d r o n 341 - Groupe de Chasse III/2 "Alsace" (lien)
C'était la guerre et nous avions 20 ans. Nous avons servi notre pays en adversaires loyaux et résolus. Ceux qui connaissent l'aviation de chasse savent qu'elle compte assez de noblesse pour qu'après chaque combat, l'on puisse, sans se tromper, se découvrir devant les deux adversaires avec autant de respect pour le vainqueur que pour le vaincu. Ernst Udet |
- Engagé volontaire pour 3 ans le 12
Décembre 1938.
- Nommé Caporal le 15 Août 1939.
- Breveté Pilote militaire d'avion le 21 Janvier 1940
(Brevet no 28385).
- Nommé au grade de Sergent (Personnel Navigant) le
10 Février 1940.
- Passe en Grande Bretagne par voie maritime. Embarqué
à ST JEAN DE LUZ le 24
Juin 1940 débarque à LIVERPOOL le 27 Juin 1940.
- Engagé aux Forces Aériennes Françaises Libres le
1er Juillet 1940.
- Nommé au Grade de Sergent Chef (Personnel Navigant)
le 15 Août 1941.
- Affecté au Squadron 232 de la R.A.F. le 13 Septembre 1941,
en opérations.
- Affecté successivement au Squadron 252, le 1er Novembre 1941,
au Squadron 340 (Groupe de Chasse
"Ile-de-France") le 11 Novembre
1941.
- Nommé au grade d'Aspirant d'active (Personnel Navigant)
le 1er Mai 1942.
- Nommé au grade de Sous-Lieutenant (Titre définitif)
active, le 15 Septembre
1942.
- Promu au grade de Lieutenant (Titre définitif) active,
le 15 Décembre 1942.
- Affecté au Groupe de Chasse "ALSACE" (Squadron 341)
en opérations le
2 Janvier 1943.
- Promu au grade de Capitaine (Titre temporaire) le
16 Mars 1943 et Commandant de
l'Escadrille "MULHOUSE".
- Octobre 1943-16 février 1944, il effectue un séjour à
l'Etat-Major à Londres avant de retrouver le groupe
ALSACE.
- Abattu au cours d'une mission au-dessus de la
France et signalé
prisonnier le 9
Juillet 1944.
- Transporté à l'hôpital militaire de MANNIGEN
(Allemagne) Stalag de NUREMBER et
MUNICH.
- Libéré par l'avance Alliée le 29 Avril 1945.
- Affecté au groupe de Chasse "LAFAYETTE" 2/5 le 19
Juillet 1945.
- Affecté à la 2ème Escadre de Chasse (Extrême Orient)
en opérations le 17 Février
1947.
- Affecté à la 4ème Escadre de Chasse le 21 Septembre 1947.
- Nommé au grade de Commandant (Titre définitif) le
1er Janvier 1949.
- Affecté à la 5ème Escadre de Chasse le 1er Janvier 1949.
- Affecté au Groupe de Chasse 1/5 "VENDEE" comme Commandant
du Groupe,
le 1er Avril 1949.
- Fait mouvement avec la 5ème Escadre de Chasse sur les
T.O.E. Embarque à BIZERTE
le 30 Juin 1949 et débarque à SAIGON le 22 Août
1950.
- Rapatrié sur la Métropole en fin de tour d'opérations
le 16 Août 1950.
- Muté à SIDI AHMED (Base Aérienne 156) le 1er Décembre
1950, et à ORAN le 3
Avril 1951 (Commandant du Centre d'Instruction aux
Opérations).
- Affecté à l'Etat-Major de la 5ème Région Aérienne, ALGER,
le 2 Octobre 1952.
- Nommé Lieutenant Colonel le 1er Janvier 1955.
- Affecté au Commandement de la 8e Escadre de Chasse à
RABAT le 1er Avril
1955.
- Affecté à l'Etat-Major des Forces Aériennes Alliées
Centre Europe
FONTAINEBLEAU le 18 Décembre 1956.
- Affecté comme Sous-Chef d'Etat Major au commandement de
la 3ème Région Aérienne,
BORDEAUX.
- Affecté au Détachement Air 62/139 Etat-Major de la 4ème
ATAF, RAMSTEIN
(Allemagne), le 9 Juillet 1962 pour être
Sous-chef d'Etat-Major Opérations à la
4ème Force Aérienne Tactique Alliée.
- Nommé au grade de Colonel le 1er Mars 1963.
D E C O R A T I O N S
- Chevalier de la Légion d'Honneur le 31 Décembre 1942
-
Officier
le
28 Septembre 1943
-
Commandeur
le
10 Décembre 1947
- Grand
Officier
le
10 Décembre 1956
------
- Croix de Guerre 39/45 avec 12 Palmes et 1 Etoile
le 15 Mai 1942.
- Croix de la Libération le 20 Novembre 1944.
- Médaille des blessés le 9 Juillet 1944.
- Médaille commémorative guerre 39/45, agrafes
FRANCE, ANGLETERRE, LIBERATION,
ALLEMAGNE.
- Médaille coloniale, agrafe EXTREME ORIENT le 15 Juillet 1947.
- Croix de Guerre T.O.E. avec 7 Palmes.
------
- Distinguished Flying Cross (Grande Bretagne) le 31 Août 1943.
- Croix de Guerre Tchécoslovaque le 29 Mars 1943.
- Médaille de l'Aéronautique le 21 Septembre 1945.
- Médaille commémorative des opérations de sécurité et
du maintien de l'ordre
AFN, le 10 Décembre 1956.
S E R V I C E S A E R I E N S
- Heures de vol de guerre : no 1 (Guerre 40/45) no 2
(Opérations
Indochine)
1.436hrs30
482hrs00
- Missions de guerre
:
1.337
421
- TOTAL HEURES DE VOL
:
2.469hrs55.
C I T A T I O N S
Citation à l'ordre des Forces Aériennes Françaises Libres
(Aviation de Chasse) en date du 15
Mai 1942.
- Sergent-Chef BOUDIER Michel -
Excellent pilote de chasse, calme et courageux, a pris place
dans une escadrille française en
Grande-Bretagne après s'être expatrié pour pouvoir participer à
la lutte pour laquelle il
se préparait depuis de longs mois en France. A pris part à
treize opérations offensives avec
son escadrille au-dessus des territoires envahis. Le 8 Mai 1942,
étant en patrouille avec le
Sergent Chef DEBEC n'a pas hésité à attaquer douze Messerschmids
109 qui tentaient une opération
à basse altitude sur la cité anglaise; les a forcés par son
action rapide à faire demi-tour
sans qu'ils aient pu atteindre leur objectif. A endommagé assez
gravement l'un des chasseurs
ennemis au cours de la poursuite qui s'ensuivit pour qu'on
puisse penser que ce dernier n'ait
pas pu rejoindre sa base.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Etoile de Vermeil.
Citation à l'ordre des Forces Aériennes Françaises Libres (Armée
Aérienne) en date du 30
Septembre 1942.
- Aspirant BOUDIER Michel -
Jeune et brillant pilote de chasse, par ses qualités
remarquables et son enthousiasme, s'est
acquis d'emblée l'estime et l'admiration de ses chefs et de ses
camarades. Le 5 Septembre
1942, au retour d'une sortie offensive sur la baie de la Somme,
a attaqué par le travers un
FW190 qu'il abattit en flammes. Séparé de la formation amie, il
engagea et détruisit un
deuxième chasseur FW190 qui menaçait dangereusement un Spitfire,
réussissant l'exploit
remarquable d'une double victoire sur la chasse adverse. Restant
sur les lieux du combat, il
tenta enfin d'assurer le sauvetage d'un pilote allié tombé dans
la Manche et ne revint à la
Base qu'à l'Extrême limite de son essence.
Déjà cité, compte 100 heures en opérations dont 31 actions
offensives sur les territoires
occupés par l'ennemi.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme Vermeil.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 30 Décembre
1942
- Sous-Lieutenant BOUDIER Michel -
Déjà cité une fois à l'ordre de l'Armée de l'Air et une fois à
l'ordre des FAFL, s'est
distingué brillamment à nouveau le 12 Décembre 1942 en abattant
un FW190 portant ainsi son
palmarès à 3 avions ennemis abattus et 3 endommagés.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 06 Avril 1943.
- Lieutenant Boudier Michel du Groupe de Chasse II/5 -
Pilote de chasse et chef de patrouille d'un allant et d'une
habileté au-dessus de tout éloge.
A effectué au cours de la première partie de la campagne du
groupe "LAFAYETTE" 17
missions comportant 3 reconnaissances lointaines et 1
engagement.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 25 Mai 1943.
Jeune Commandant d'Escadrille, donnant l'exemple d'un
infatigable enthousiasme au combat. Derrière
une grande modestie cache un caractère de farouche détermination
qui lui attire l'admiration
de tous ses pilotes. Totalise plus de 76 missions au-dessus du
territoire occupé par l'ennemi.
Le 17 Mai 1943 à la tête de son escadrille a soutenu un combat
contre un ennemi supérieur en
nombre, réussissant à abattre un FW190 au-dessus de la région de
CAEN.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'armée Aérienne en date du 25 Août 1943.
- Capitaine BOUDIER Michel, des Forces Aériennes Françaises en
Grande-Bretagne. -
Commandant d'Escadrille d'une exceptionnelle valeur, ne cesse de
donner des preuves de ses
brillantes qualités de chasseur.
Le 16 Juillet 1943, il endommage 2 Flocke-Wulf 190 au dessus
d'ABBEVILLE .
Le 19 Août 1943 il endommage un ME109 et un FW190 au-dessus
d'AMIENS.
Le 22 Août 1943, il détruit 1 ME109 au-dessus de DOUAI.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation collective (Groupe Chasse ALSACE) à l'ordre de l'Armée
Aérienne en date du 2
Septembre 1943.
Engagé en Avril 1943 en Grande-Bretagne dans les opérations
aériennes offensives, en coopération
étroite avec la R.A.F. et l'Americain Air Force, sous le
commandement du Commandant MOUCHOTTE,
le Groupe ALSACE avec ses escadrilles "STRASBOURG" et "MULHOUSE"
commandées
par les Capitaines MARTEL Christian et BOUDIER Michel s'est
révélé rapidement comme une unité
d'élite. A gagné la confiance et l'admiration des aviateurs
alliés, grâce au courage et à
la maîtrise dont ses pilotes ont fait preuve au cours de 80 SW
ops ou missions offensives,
représentant un total de 850 missions d'avions et 1650 heures de
vols d'opérations.
A remporté en 4 mois, 11 victoires officielles au cours de 10
combats, abattant 10FW190, 1
ME109 et endommageant 3 FW190. S'est plus particulièrement
distingué le 27 Juillet dans le
ciel de France en abattant 5FW190 et en mettant plusieurs hors
de combat, sans subir lui-même
de perte, accomplissant ainsi avec un plein succès la mission de
protection aérienne d'une
mission de bombardement alliés qui lui incombait. Le Groupe
ALSACE a déjà été cité en Août
1942 à la suite de la Western Desert.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 22 Octobre
1943
- Capitaine BOUDIER Michel, du Groupe "ALSACE". - Commandant
d'escadrille alliant à
ses grandes connaissances de la chasse, les plus belles qualités
de chef et d'entraîneurs
d'hommes. Vient de porter son Palmarès à 6 victoires officielles
et 2 probables en abattant
le 27 Août un FW190 au dessus du Nord de la France, donnant
ainsi une fois de plus témoignage
éclatant de son courage et de son habilité de pilote.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 22 Octobre
1943
- Capitaine BOUDIER Michel, du Groupe "ALSACE". - Commandant
d'Escadrille de premier
ordre et pilote de chasse exceptionnel. A abattu en flammes
au-dessus de BEAUVAIS un FW190 le
23 Septembre 1943 totalisant ainsi 7 victoires homologuées et 7
victoires incertaines au cours
de 172 sorties au-dessus des territoires occupés.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne, décision 142, en date du
9 Novembre 1944
Capitaine du G.C. "ALSACE" Chef d'escadrille de premier ordre,
qui, au cours de son
second tour d'opérations vient d'effectuer sa 200ème mission de
pénétration à l'intérieur
des lignes ennemies. S'est distingué en détruisant au sol de
nombreux objectifs ennemis tout
particulièrement défendus. A ramené plusieurs fois son appareil
endommagé. Son courage
inlassable mérite d'être cité en exemple.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne accompagnant la
nomination de Chevalier de la Légion
d'Honneur - Décret du 30 Décembre 1944 pour prendre rang du 31
Décembre 1942.
Pilote de chasse d'une virtuosité remarquable, alliant une
farouche détermination à un
courage calme et à une modestie exemplaire, totalise plus de 120
heures de vol de guerre
comportant 42 missions offensives sur les territoires occupés
par l'ennemi; a été cité
trois fois à l'ordre de l'Armée dans des conditions
particulièrement brillantes, en
particulier pour avoir abattu au cours de la même mission 2
chasseurs ennemis, étant lui-même
isolé. A abattu au total trois avions ennemis et en a endommagé
deux.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne accompagnant la
nomination d'Officier de la Légion
d'Honneur - Décret du 30 Décembre 1944 pour prendre rang à
compter du 28 Septembre 1943.
Pilote brillant qui a fait preuve de toutes les qualités du chef
à la bataille. Calme, droit,
consciencieux et courageux, il possède une profonde connaissance
de son métier. A la tête de
son escadrille, a effectué 115 missions offensives au-dessus du
territoire ennemi et 35
missions défensives formant un total de 200 heures de vol de
guerre. Totalise 350 heures de
vol de guerre dont 250 au-dessus du territoire ennemi,
effectuant en tout 190 missions
offensives. Décoré de la Distinguished Flying Cross, totalise 6
victoires aériennes
certaines et 7 probables et est titulaire de 7 citations à
l'ordre de l'Armée.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne décision 1192 en date du
27 Septembre 1945
Jeune commandant d'Escadrille, symbole de droiture et d'énergie.
Consciencieux et modeste, a
toujours manifesté au cours de quatre années de lute acharnée un
enthousiasme, une abnégation
et un courage digne des plus beaux éloges. Le 9 juillet 1944 au
cours des opérations de
Normandie, a descendu un ME109 en flammes avant de se faire
lui-même abattre. Fait prisonnier
a été ensuite libéré par les Alliés en 1945.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme de Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 15 Octobre
1947
Pilote de chasse au nom devenu légendaire dans les Forces
Aériennes Françaises Libres au
cours de la campagne 39-45. Volontaire pour le théƒtre
d'opérations en Indochine a continué
à faire preuve de ses remarquables qualités au cours de 65
missions de bombardement et
mitraillage rendues particulièrement délicates par des
conditions géographiques et
climatiques, et par le survol constant de zones rebelles.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre
T.O.E. avec palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 28 Avril 1948.
- Capitaine BOUDIER Michel 2eme Escadre de Chasse -
"Officier Pilote de
Chasse qui continu comme
Commandant des Opérations sur le théâtre de COCHINCHINE, à
montrer les même splendides
qualités qui ont créé sa renommée dans l'aviation de chasse
française.
"Au cours de 80
nouvelles missions offensives a
permis le dégagement de plusieurs postes amis et à détruire de
nombreuses bases rebelles
grace à la précision de ses actions."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre
T.O.E. avec palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 30 Septembre
1948.
-Capitaine BOUDIER Michel de la 4eme Escadre de Chasse- Jeune
officier d'une valeur
exceptionnelle. Exemple de courage et de modestie.
Déjà titulaire de 13 citations à l'ordre de l'Armée continue ses
exploits en Indochine où
il accomplit du 1er Octobre 1947 au 31 Janvier 1948 63 missions
de guerre en 83 heures de vol
d'opérations.
A fait preuve d'un mépris total du danger - notamment le 17
Décembre 1947 et le 11 Janvier
1948 au cours de missions de mitraillage il eut son appareil
atteint deux fois par le tir de
rebelles.
Vient à nouveau de se signaler en participant aux recherches
effectuées avec succès pour
retrouver un camarade contraint de se poser en zone insoumise.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des
T.O.E. avec Palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 9 Janvier
1951.
Brillant commandant de groupe. Chef de dispositif plein de
courage et de sang froid, a permis
par son habilité et son adresse, la destruction de
nombreux objectifs rebelles. En
participant les 26, 27 et 28 Mai 1950 avec succès au dégagement
du poste de DONG-KHI, malgré
une forte réaction des armes automatiques rebelles. Sérieusement
touché le 26 Mai 1950, réussit
à se poser sur un terrain de secours. S'est encore distingué le
5 Juin 1950 en détruisant
par la précision de son bombardement un blockhaus adverse
permettant une avance rapide des
troupes amies.
Totalise 420 missions de guerre ne2 en 481hrs15 dont 67 missions
de guerre ne2 en 73hrs55
depuis sa dernière citation.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre
T.O.E. avec Palme.
Elévation dans l'ordre national de la Légion d'Honneur (Dignité
de Grand Officier de la Légion
d'Honneur) en date du 10 Décembre 1956.
BOUDIER Michel, Edmond, Lieutenant Colonel,
"Brillant commandant de groupe, chef de dispositif plein de
courage et de sang froid, a
permis par son habilité et son adresse la destruction de
nombreux objectifs rebelles. A
participé les 26, 27 et 28 Mai 1950 avec succès au dégagement du
poste de DONG-KHI malgré
une forte réaction des armes automatiques rebelles. Sérieusement
touché le 26 Mai 1950 a réussi
à se poser sur un terrain de secours. S'est encore distingué le
5 Juin 1950 en détruisant
par un bombardement précis un Blockhaus adverse, ce qui a permis
une avance rapide des troupes
amies" a effectué en Extrême Orient 421 missions de guerre ne2
en 482 heures de vol.
totalise :
. 18 citations dont 17 à l'ordre de l'Armée Aérienne,
. 1 blessure de guerre,
. 8 victoires Aériennes plus 7 probables 1939-1945,
. 2206 heures de vol.
depuis sa promotion au grade de Commandeur de la Légion
d'Honneur a obtenu en Extrême Orient
5 Citations à l'ordre de l'Armée Aérienne.
Commandeur de la Légion d'Honneur le 10 Décembre 1947, cette
citation annule et remplace la
citation à l'ordre de l'Armée Aérienne accordée par Décision du
2 Janvier 1951 de Monsieur
le Ministre de la Défense Nationale.
Elévation comportant l'attribution de la Croix de Guerre avec
Palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 31 Août 1949.
Commandant Boudier Michel - 5eme Escadre de Chasse -
"Officier pilote de
Chasse continuant en
INDOCHINE a mettre en pratique son habileté légendaire, Vient
d'effectuer avec plein succés
dans des conditions souvent difficiles, 91 nouvelles missions de
Guerre en 88 Heures 15 de vol,
notamment le 1er Mai 1948 a aneanti avec ses équipiers un
rassemblement rebelle particulièrement
important et activement défendu. A eu son avion touché au cours
de l'action.
"Totalise 628
missions de Guerre en 636 heures
30 de vol"
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des
THEATRES D'OPERATIONS
EXTERIEURS avec Palme.
A D I E U X par le Colonel de la SALLE,
Chef du détachement Air 62/139,
RAMSTEIN
Colonel BOUDIER,
Pendant votre vie
toute entière tournée vers
l'action, vous n'aimiez ni les discours, ni les éloges. Mais
pourtant, je ne peux pas vous
laisser quitter la 4e ATAF sans dire à vos camarades, à vos amis
qui vous pleurent ici, ce
que vous avez été, ce que vous avez fait.
La vie du Colonel
BOUDIER a été brève, sa carrière
fulgurante. Son existence ressemble à celle de héros de légende
tant elle fut remplie de
faits d'armes et de gloire.
A 18 ans, en 1938, le
jeune Michel BOUDIER s'engage
dans l'armée de l'Air. Il est élève pilote puis breveté en
Janvier 1940. Il poursuit son
entraînement jusqu'à ce que la débacle de Mai-Juin l'interrompe.
Son Extrême jeunesse, son
désir instinctif de se battre, firent que pour lui la période
troublée de l'Armistice de
juin 1940 ne posa aucun problème.
Il rallia
l'Angleterre, faisant ainsi partie du
petit noyau des premiers français qui entourèrent le Général de
GAULLE. Après de long mois
d'attente impatiente et d'entraînement, il est enfin affecté
successivement au Squadron de la
R.A.F. ne 321 puis au Groupes de Chasse ILE DE FRANCE et ALSACE,
Groupes prestigieux de la
France Libre.
Là, pendant trois
ans, ses exploits se mélangeront
à ceux de SCITIVAUX, MARIDOR et MOUCHOTTE que tous les Français
connaissent.
En Juillet 1944, le
Sergent Michel BOUDIER est
devenu le Capitaine BOUDIER aux 8 victoires officielles et 7
probables, aux 326 missions de
guerre (chiffre fantastique), fameux par son courage, son
habileté et sa chance; mais sa
chance l'abandonna le 9 Juillet 1944, jour où il fut descendu
au-dessus de la France. Blessé,
il fut maltraité, mal soigné, menacé de mort, traîné devant l'un
des pelotons d'exécution,
gracié à la dernière seconde, et finalement ne dut son salut
qu'à son endurance et à
l'arrivée des Armées Alliées qui le délivrèrent en Avril 1945.
La guerre était finie
mais surtout pour ceux qui ne
l'avaient pas faite. Pas pour le Capitaine BOUDIER. A peine
remis, il demande à partir pour
l'Indochine où de 1946 à 1950 il effectua en deux tours
d'opérations plus de 400 missions de
guerre et gagna encore de nouvelles citations. Je ne vous
mentionne pas les diverses
affectations qui suivirent, disons seulement qu'elles furent
toutes marquées par leur caractère
opérationnel et navigant.
En 1952 s'était
ouvert, par son mariage, une autre
vie, une vie de famille aussi heureuse qu'avait été brillante sa
vie de guerrier. C'est vous,
Madame, qui lui avez donné cette douce vie, de beaux enfants, et
qui plus tard, au temps des
souffrances, avez su le soutenir jusqu'au bout.
Grand Officier de la
Légion d'Honneur, Compagnon de
la Libération, D.F.C., Croix de Guerre aux 19 palmes, héros et
as de guerre, le Colonel
BOUDIER à ses camarades français et étrangers de la 4ème ATAF
devait donner une dernière
et rare leçon. En effet, sans illusion sur la maladie dont il se
savait atteint, le Colonel
BOUDIER avait décidé tout simplement de travailler jusqu'à la
limite. C'est ce qu'il fit,
suscitant ainsi l'admiration de tous, Français et étrangers.
Dans cette admiration
nous englobions Madame BOUDIER
qui sut rester souriante dans l'angoisse et jusqu'au dernier
jour aida son mari.
Au nom de tous,
j'exprime à la famille du
Colonel BOUDIER notre profond regret, et à vous Madame, nos
affectueuses et respectueuses
condoléances.
A D I E U X
par le Général de Corps Aérien R.V. MARIAS,
Commandant en Second la 4e ATAF
Colonel BOUDIER,
Il appartient au
dernier des chefs directs que vous
ayez eu sur cette terre de vous dire l'Adieu de l'Armée de
l'Air. A cet Adieu j'associe également
vos amis canadiens, américains et allemands de la 4e Force
Aérienne Tactique Interalliée.
Si l'on considère,
d'un c“té, la grandeur des
personnalités présentes autour de votre dépouille, la dignité
des corps collectifs qui sont
venus ici honorer l'un de leur membres, l'éclat de la cérémonie
qui vient d'être célébrée
dans un des lieux les plus lourds de gloire militaire, et si,
d'un autre c“té, l'on se
rappelle la limpide simplicité de votre vie et de votre
comportement journaliers, l'on ne peut
que chercher dans votre carrière et votre caractère
l'explication de cet étonnant contraste.
Il s'agit en effet
d'une vie pratiquement toute
consacrée à l'Armée. Il s'agit aussi d'une carrière d'exception
: 25 années de services
effectués - presque tous en unités navigantes - et bien souvent
à la pointe du combat, car,
tant que les forces physiques ne vous faillirent point, vous
avez recherché les risques et les
dangers que notre époque de guerre et d'opérations incessantes
n'a que récemment cessé
d'offrir à ceux qui s'y sentaient voués.
Quant en 1936 à peine
sorti de l'adolescence, vous
vous engagez dans l'Armée de l'Air, déjà monte à nos frontières
l'orage de la guerre; tout
jeune pilote en 1940, et avide de combattre, dès le 24 Juin,
vous êtes à LONDRES et vous
engagez aussitôt dans les Forces Françaises Libres.
En Septembre 1941 -
après un an d'instruction qui a
du vous semblez bien long - vous atteignez votre premier but, et
rejoignez un Escadron de
Chasse sur le front d'Angleterre; jusqu'en Juillet 1944, aux
fameux Groupes ILE DE FRANCE et
ALSACE durant 34 mois sans interruption autres que de brefs
repos, vous ne quitterez plus le
combat. Vous allez d'exploit en exploit et de Victoire en
Victoire, comme l'indique le palmarès
suivant :
440 heures de vol de guerre
337 missions de chasse tactique
12 citations à l'ordre de l'Armée
7 victoires homologuées et 8 probables
la Légion d'Honneur (Chevalier, puis Officier)
la Croix de guerre tchécoslovaque
la Croix de guerre britannique et naturellement la Croix de
guerre française avec 11 palmes et
1 étoile.
Vous n'avez encore
que 23 ans, et vous voila chargé
d'honneurs, Capitaine, et Commandant d'une Escadrille du
brillant Groupe de Chasse ALSACE.
Votre compétence de pilote de chasse est tellement reconnue par
nos alliés et vos amis de la
R.A.F. que bien souvent, vous exercez le commandement en vol
d'une escadre entière; et cette
dignité non reconnue par un titre, puisque aussi fugace que les
dispositifs aériens, est peut-être
l'une de celle qui vous font le plus d'honneur parce qu'elle
témoigne la confiance des
camarades de combat.
Les notes de vos
chefs et les souvenirs que m'ont
confiés certains de vos camarades d'alors, déclarent que les
pilotes aimaient travailler sous
vos ordres parce que votre habileté, votre exemple, votre
gentillesse naturelle et votre
modestie, vous donnaient cette précieuse qualité du chef, de
pouvoir inspirer aux autres le désir
et la volonté de bien faire et d'aller jusqu'au bout,
indépendamment même de tout appel au
devoir et à la discipline.
Le
9 (19?) Juillet 1944, un jeune chasseur ami, que,
l'ayant identifié, vous aviez vu derrière vous sans méfiance
aucune, vous abat au-dessus du
territoire français. Jusqu'en Avril 1945 où vous serez libéré
par les troupes amies, c'est
une douloureuse aventure de tentative d'évasion, d'arrestation
par la Gestapo,
d'emprisonnement, et de tortures variées physiques et morales,
dont votre modestie et votre
discrétion réservaient le récit aux vrais camarades seulement et
dans les vrais moments
d'amitié. Retour au texte
Mais voici que
débutent les événements
d'Indochine et vous vous portez volontaire; entre 1947 et 1950,
vous effectuez deux séjours,
soit 30 mois de présence en opérations, et ce ne sont pas là
deux séjours tranquilles :
480 heures de vol en opérations
421 missions
6 citations avec 6 palmes
Vous obtenez
évidemment la Croix des Théâtres
d'Opérations Extérieures et vous êtes fait Grand Officier de la
Légion d'Honneur, chose
rare pour un Lieutenant Colonel.
Dès lors la maladie
vous affecte trop souvent et la
vie militaire classique, si l'on peut ainsi dire, absorbe votre
activité. Votre compétence
unique vous fait utiliser comme Directeur du Centre de formation
des pilotes à SIDI-AHMED,
puis comme Commandant d'Escadre à RABAT-SALE; des postes d'Etat
Major vous attendent dans les
commandements nationaux ou interalliés, dont la dominante est
toujours la compétence en matière
d'opérations, jusqu'à votre dernier poste, celui de Directeur
des Opérations Offensives de
la 4e Force Aérienne Tactique Interalliée.
Ce dernier poste,
vous le rejoignez déjà gravement
atteint par un mal que bientôt l'on identifie comme inexorable.
Vous savez dès lors que vous
êtes sur le chemin de la mort et vous organisez votre dernier
combat. Vous décidez de rester
à votre poste de travail jusqu'au bout - montrant assez de force
d'ƒme pour maintenir - sauf
à de rares moments devant vos intimes - un semblant de croyance
au futur rétablissement.
Vos camarades de
travail et subordonnés des quatre
nations de l'ATAF qui aimaient votre modestie et votre
gentillesse, admirent maintenant ce
courage sans emphase et cette énergie; mais ils vous voient avec
émotion et peine vous
affaiblir au long des jours. Arrive enfin l'événement attendu de
tous et pourtant soudain. Le
Dimanche 23 juin 1963, le Colonel BOUDIER meurt sans souffrance
dans son foyer, comme une lampe
épuisée qui s'éteint au souffle imperceptible de Dieu.
Autour de lui se
trouve sa famille qui fut avec son
métier militaire, et tout particulièrement durant sa dernière
année, le motif suprême de
ses pensées et de sa conduite.
L'Armée de l'Air
retiendra l'exemple de cette vie
de courage Extrême, d'extraordinaire modestie et de dévouement
aux vertus militaires et à la
Patrie.
Colonel Michel
BOUDIER, au nom de l'Armée de l'Air
ADIEU
A D I E U X par le Général d'armée aérienne
VALIN,
Membre du Conseil Supérieur de la Défense,
Les obsèques du Colonel Michel Boudier,
décédé des suites d'une longue
et douloureuse maladie, ont eu lieu le 29 juin, en l'église
Saint-Louis-des-Invalides.
De nombreuses personnalités assistaient à
cette cérémonie, parmi elles :
le général d'armée aérienne Stehlin, Chef d'état major de
l'Armée de l'Air, le général
d'armée aérienne Martin, inspecteur général de l'Armée de l'Air,
le général d'armée aérienne
Valin, membre du Conseil Supérieur de la Défense et de l'Air,
représentant le Grand
Chancelier de l'Ordre de la Libération, l'amiral Lahaye, le
général de corps aérien Marias,
commandant en second la 4e A.T.A.F., de group-captain Watkins,
le colonel Hannon et le
lieutenant-colonel Maus, tous trois de la 4e A.T.A.F., et le
colonel Duperier, député de
Paris.
Après la messe célébrée par le père
Solvignon, Aumônier de la
participation française à la 4e A.T.A.F. à Ramstein et l'absoute
donnée par le père
Vincent Godard, ancien Aumônier de l'Air des F.A.F.L. à Londres,
le général d'armée aérienne
Valin a prononcé une allocution retraçant la vie du disparu
:
"Hélas! l'Armée de l'Air est en deuil et nous
sommes réunis ici pour
rendre un ultime hommage au colonel Michel Boudier qui fut un
héros de la dernière guerre. Le
sort est injuste qui vient frapper, par le coup de traîtrise
d'une maladie, celui qui a frôlé
plusieurs centaines de fois la mort dans les ciels de bataille
de l'Europe, ou bien, en
survolant la jungle du lointain Orient.
"Né le 8 janvier 1920 à Paris, Michel
Boudier, après de solides études
se sent attiré par l'aviation. Il s'engage dans l'Armée de l'Air
pour une durée de trois ans
le 12 décembre 1938 en qualité d'élève pilote. Affecté à l'école
de pilotage d'Angers le
25 août 1939, il est breveté pilote militaire le 21 janvier 1940
et envoyé en unité de
perfectionnement, mais l'armistice survient et l'empêche de
donner la moindre mesure de ses
moyens.
"N'acceptant pas la défaite Boudier s'évade
et rejoint l'Angleterre où
il s'engage aux Forces Aériennes Françaises Libres le 1er
juillet 1940. Après un court séjour
à Odiham où les Français ont beaucoup admiré les exploits des
pilotes de chasse
britanniques pendant la fameuse bataille d'Angleterre, il est
envoyé le 17 août 1941 dans une
de ces formations appelées couramment par leurs initiales O.T.U.
(Operational Training Unit),
dernier stade de l'instruction avant l'unité de combat. C'est
ensuite au Squadron 232, en
novembre 1941, qu'il va faire ses premières armes qui seront
d'ailleurs des coups de maître.
"Je citerai en particulier celui-ci où étant
en patrouille au-dessus
de la Manche avec le sergent-chef Debec, il n'a pas hésité
à attaquer 12 Me.109 qui
tentaient une action à basse altitude sur la cité anglaise.
Impressionnée, la formation
ennemie fait demi-tour, reconduite par Boudier qui n'abandonne
la poursuite que lorsqu'il voit
l'un des Messerschmidt traîner derrière lui une longue fumée
noire.
"Après avoir combattu au groupe
"Ile-de-France" jusqu'à la
fin 1942, Michel Boudier est affecté au groupe "Alsace" où il
prend le commandement
de l'escadrille "Mulhouse". Il est promu capitaine le 16 mars
1943. Il y continue à
faire l'admiration des aviateurs alliés grâce au courage et à la
maîtrise dont il fait
preuve au cours de nombreux sweeps effectués sur la France et la
Belgique. Son plus bel
exploit c'est d'avoir, le 27 juillet, avec son escadrille et
dans le ciel de France, abattu 5
F.W.190, en mettant plusieurs autres hors de combat sans subir
lui-même de perte,
accomplissant ainsi avec un plein succès la protection aérienne
d'une mission de bombardement
alliée qui lui incombait.
"Affecté à l'A.F.U. ne15 le 19 octobre 1943,
il est immédiatement
muté au Headquarters de Défense de Grande-Bretagne le 10
décembre 1943. Son court passage à
ces différents postes lui permet de développer ses connaissances
et de se faire apprécier.
De nouveau affecté au groupe "Alsace" le 16 février 1944, il
reprend ses exploits
qui lui valent la citation suivante à l'ordre de l'Armée :
"Chef d'escadrille de premier ordre qui, au cours de son second
tour d'opération vient
d'effectuer sa 200e mission de pénétration à l'intérieur des
lignes ennemies. S'est
distingué en détruisant au sol de nombreux objectifs ennemis
tout particulièrement défendus.
A ramené plusieurs fois son appareil endommagé. Son courage
inlassable mérite d'être cité
en exemple."
"Il est malheureusement abattu au cours des
opérations de Normandie le
9 juillet 1944 après avoir détruit un Me109. Ayant sauté en
parachute et n'étant pas blessé,
il trouve le moyen de contacter un réseau d'évasion. Mais hélas!
la Gestapo réussit à le
retrouver, il est incarcéré, maltraité pendant trois mois et
condamné à mort. Son
attitude, son mutisme en ce qui concerne le réseau dont il
faisait partie ont impressionné
ses juges qui le reconnaissent enfin comme un soldat régulier et
l'envoient en Allemagne dans
un camp de prisonniers. L'avance alliée le libère le 18 mai
1945.
"Jusqu'à cette date, il avait effectué 337
missions de guerre en 436
heures de vol, remportant 8 victoires officielles et 7
probables.
"Après deux mois de repos, le capitaine
Boudier est affecté comme
adjoint, en juillet 1945, au commandement du Groupe de Chasse
2/5 "Lafayette".
"Mais si le canon s'est tu en Europe, il
gronde encore au bout du
monde. Fidèle à la devise des F.A.F.L. "Combattre partout où
l'on combat", Boudier
y court. Volontaire pour servir en Indochine, il est mis à la
disposition du Commandement de
l'Air en Extrême-Orient le 31 décembre 1946. Là on le retrouve
successivement à la 2e
Escadre de Chasse comme chef des 2e et 3e bureaux, à la 4e
Escadre de Chasse comme chef des opérations,
à la 5e Escadre de Chasse comme chef du 3e bureau, et enfin
commandant du Groupe de Chasse 1/5
"Vendée". A tous ces postes, il obtient d'excellents résultats
et les 421 missions
effectuées en 482 heures de vol en opérations marquent d'une
manière exceptionnelle
l'importance du rôle qu'il a joué dans la lutte contre le Viet
Minh.
"A la fin de son deuxième séjour en
Indochine, son expérience est
mise à profit pour la transformation des unités qui devront y
être envoyées. C'est à cette
intention qu'il est affecté comme adjoint au commandement de la
base aérienne de Sidi Ahmed,
du 1e décembre 1950 au 1e mars 1951 et qu'il prend ensuite le
commandement du centre d'entraînement
opérationnel d'Oran qu'il assume jusqu'au 1e octobre 1952.
"Après deux années passées à l'état-major de
la 5e Région Aérienne
à Alger, où il aura la charge du 3e bureau, le
lieutenant-colonel Boudier reçoit, le 31 mars
1955, le commandement de la 8e Escadre de Chasse à Rabat. Il est
noté comme pilote hors de
pair aux qualités exceptionnelles, et un chef de dispositif
confirmé. Ce sont les premières
années de la rébellion algérienne. Malheureusement son état de
santé ne lui permet pas de
rester en Afrique du Nord où il aurait certainement acquis
d'autres titres glorieux à augmenté
le nombre déjà imposant de ses 18 citations obtenues pendant la
deuxième guerre mondiale et
en Indochine.
"Le 8 janvier 1957, le lieutenant-colonel
Boudier est affecté à l'état-major
des Forces Aériennes Alliées à la Direction Logistiques,
jusqu'au 12 février 1960.
"Puis nous le retrouvons sous-chef
d'état-major au commandement de la
3e Région Aérienne à Bordeaux où il restera jusqu'au 9 juillet
1962.
"Son passage à l'état-major des Forces
Aériennes Alliées le fait
retenir pour la 4e A.T.A.F. à Ramstein où il est affecté le 9
juillet 1962. C'est là que,
conscient de son mal, il a voulu rester à son poste jusqu'au
bout, donnant ainsi à ses
officiers, à ses enfants, à ses amis, le plus bel exemple du
devoir que l'on accomplit malgré
tout.
"Le colonel Michel Boudier était Grand
Officier de la Légion
d'Honneur, Compagnon de la Libération et décoré de la D.F.C.
britannique.
"J'ai déjà parlé de ses 18 citations. Ses
enfants, qui sont encore
si jeunes, pourront en les lisant, y trouver les pages
glorieuses écrites par les F.A.F.L. et
par l'Armée de l'Air sur ce monument unique dans le monde qu'est
l'histoire de la France.
"Madame, c'est avec une infinie tristesse
qu'au nom de cette Armée de
l'Air, au nom des Compagnons de la Libération et ceux de la
Résistance, je m'incline devant
votre douleur. Personnellement, je partage votre peine d'autant
plus profondément que Michel a
été l'un de mes plus glorieux et fidèles compagnons de cette
époque héroïque au cours de
laquelle, suivant le général de Gaulle, nous ne pensions, à
chaque jour, à chaque heure,
qu'à la libération de notre pays."
PARTICIPATION AUX PRIERES DE L'ABSOUTE.
Eglise Saint Louis des Invalides,
Obsèques du Colonel Michel Boudier.
L'émotion qui nous étreint tous, au moment de
rendre les derniers honneurs
militaire et liturgiques au prestigieux héros de l'Armée de
l'Air, le Colonel MICHEL BOUDIER.
La présence d'une épouse et de jeunes enfants
tendrement aimés, et la
pensée qu'un tel époux, qu'un tel père, hélas n'est plus,
l'hommage des autorités de l'Armée
Française et de l'OTAN, venues en si grand nombre entourer ce
grand soldat comme d'une vivante
couronne de gloire, à son ultime prise d'armes, la stupeur
attristée de ses chefs et de ses
Compagnons de la FRANCE LIBRE, dont je revois ici tant de
visages, ma très grande peine,
enfin, comme Aumônier des F.A.F.L. et comme ami bouleversé,
tout, en ce lieu de prière et de
grave médiation, tout invite au silence des grandes douleurs,
dans l'humilité et le respect.
Et tel serait bien ma part, ce matin, si je
n'avais été prié par le T.R.
Père BOUGEROL, Aumônier Général de l'Armée de l'Air, et par le
Révérendissime Père Abbé
de Mondaye, ami personnel du cher défunt et de sa famille, de
prononcer les paroles de la
Consolation Chrétienne, et, au creux même d'un deuil aussi
brutal, d'annoncer le message du
Seigneur :
"Amis, ne pleurez pas comme ceux qui n'ont
pas d'espérance".
Le juste éloge du héros de tous nos cieux de
guerre depuis vingt ans -
celui de l'officier français exemplaire - celui de sa brillante
carrière dans l'Armée dont
il fût si passionnément épris jusqu'à son dernier souffle :
l'Aviation de Chasse - de digne
éloge, c'est à des voix plus autorisées que la mienne à le
faire.
Recueillions plut“t avec piété les valeurs
évangéliques dont était
riche la personnalité morale de Michel Boudier ; qu'il ne voulut
construire que de matériaux
de choix.
Je voie la vie et le caractère de cet homme
de coeur comme somme par cette
devise : "L'amour de la justice, dans l'Obéissance, par le
sacrifice".
En 1940, il ne lui parut pas juste que des
fils de France fussent écartés
des combats qui devaient rendre la liberté au monde et ramener
la victoire dans le camp des
alliés. C'est dans ses sentiments qu'il vint en
Grande-Bretagne et qu'il y fut l'un des
premiers à répondre à l'appel du 18 JUIN.
Ce choix, il le fit en toute liberté ; mais
il comprit que, pour exclure
tout esprit d'aventure, là, le devoir de l'Obéissance militaire
n'en pouvait être que plus
rigoureux, et, plus absolu, l'esprit de sacrifice. S'il eut sa
grande part de gloire dans l'étonnante
épopée des F.A.F.L. il ne s'y haussa qu'au prix de grands
renoncements, moyennant une
constante maîtrise de soi, soumission entière à l'exigeante
discipline de vol et de combat
en escadrille.
Après tant d'exploits, tant de victoires,
l'on s'étonnait de son
extraordinaire modestie.
Ceux qui d'entre nous le connaissaient avec
plus de profondeur savaient
qu'une seule joie l'habitait : celle du devoir accompli, celle
du travail bien fait.
Il attachait trop de prix à la vérité
intérieur d'une vie voulue toute
entière au sérieux d'une grande mission pour ne pas éprouver
qu'il y eut comme une
profanation de son idéal à le prêter aux feux d'artifices du
monde des apparences.
Cette absence totale de suffisance, jointe à
un sens exquis et discret de
la camaraderie, lui conciliait tous les coeurs. Parmi ces
compagnons d'armes j'ai connu maints
héros prestigieux : je n'en ai pas connu de plus aimé que lui,
de plus entouré du respect de
ses pairs et de l'admiration de ses hommes.
Or ce sont la des disciplines et des vertus
du Royaume de Dieu : comment n'y
pas reconnaître la foi, l'humilité, l'humanité du Centurion de
l'Evangile ?
Aux héros, le devoir se présente souvent avec
l'exigence du sacrifice suprême.
La mort du soldat, combien de fois Michel
BOUDIER ne l'a t'il pas affronté
dans les ciels de bataille, puis dans les prisons de la Gestapo
? Avec quel sang-froid, avec
quelle fierté calme, ne l'avait-il pas cent fois défiée ? Hélas,
la voici devant nous,
combien sournoisement survenue ...
Ah, chrétiens, comme
il est dur d'obéir à la
volonté divine quand l'Amour semble exiger une victime en croix.
L'an passé, au Val de Grâce, alors que je
voyais mon cher colonel BOUDIER
pour la dernière fois ici-bas, je sus qu'il était parfaitement
lucide sur la gravité du mal
qui devait l'emporter. Il ajouta à mon admiration quand je le
vis, en cette heure de vérité,
uniquement soucieux de revenir au plus t“t dans son foyer et à
son poste de commandement de
l'aviation de chasse française en Allemagne.
Cette fois-là, encore, sans phrase et sans
tremblement, mais avec sa sérénité
et sa simplicité coutumières, il faisait face.
Ainsi il est entré dans la lumière et dans la
vie de Dieu : fidèle à
lui-même jusqu'au bout.
Ah, il est bien le disciple, il est bien le
frère de Celui dont Saint-Paul
nous dit, dans l'Epitre aux Hébreux, que "Tout Fils de Dieu
qu'il fût, il apprit par ses
souffrances ce que c'était qu'obéir."
Et maintenant le voici dans cet espace, au coeur du sanctuaire.
Nous y voyons déployés les
symboles patriotiques du deuil de l'Armée de l'Air et, les
élevant jusqu'à elle, la croix de
Jésus-Christ, ce carrefour de l'Eternité au-dessus du pathétique
écoulement du temps humain
...
Cet espace, la liturgie catholique le désigne
d'un terme plein de noblesses
militaire et de compatissante humanité : "Castrum doloris, le
camp de la douleur."
Oui, c'est là que notre douleur prend le
chemin du ciel. Notre cher et
glorieux disparu, notre frère chrétien entend la le Seigneur lui
dire :
"NE crains rien,
c'est moi. Moi, le Premier et
le Dernier : Le Vivant ; j'ai été mort, et me voici vivant pour
les siècles des siècles."
(Apocalypse, Chap. I, Vers.17.).
Si le Christ est mort et s'il est vivant,
c'est pour que vive éternellement
notre ami qui fût un homme de l'Evangile par l'esprit de
Justice, d'Obéissance et de
Sacrifice.
La défense de l'idéal qu'il a poursuivit
toute sa vie si généreusement
le rapproche de ces héros dont parle la Sainte
Ecriture auxquels Dieu réserve une grande récompense, "car ils
se sont endormis dans la
piété", c'est-à-dire, selon le contexte de ce passage biblique,
dans l'AMOUR DE LA
PATRIE.
Père
Vincent GODARD.
• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45 (13 citations)
• Croix de Guerre des TOE (6 citations)
• Médaille des Blessés
• Médaille Coloniale avec agrafes "Extrême-Orient"
• Médaille de l'Aéronautique
• Médaille d'Or de l'Aéro-club de France
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du
Maintien de l'Ordre en AFN
• Distinguished Flying Cross (GB)
• Croix de Guerre (Tchécoslovaquie)