OCTOBRE 2008
Toutes les
de
Jean Belotti
Comment ne pas penser au krach de
1929 ? Malgré l'intervention de l'État dans le
système financier, la situation ne s'était
améliorée qu'avec le "new deal" de 1933,
consistant à intervenir directement sur
l'économie par des mesures de soutien aux entreprises.
Aujourd'hui, force est de constater que les Etats-Unis,
l'unanimité des Etats européens et, tout
récemment,
Tout a été dit
et entendu sur cette crise et ses conséquences, à
savoir le retour du rôle des États pour
réparer les désastreux effets d'un
système financier qui s'est diversifié et
complexifié. Deux
mots simplement pour rappeler un point qui - à ma
connaissance - ne semble pas avoir été
développé par les médias, à
savoir l'effet sur l'économie des fonds injectés
par l'État. Il ne s'agit pas d'une dépense
à fonds perdus, mais d'un investissement rentable pour tous.
En effet, si l'on tient compte de l'effet du "multiplicateur de
crédit" - bien connu des économistes - les
montants initialement injectés dans le circuit
économique sont, en fait, augmentés de plus de
trois fois. Etant consacrés à l'acquisition de
facteurs de production, ils contribueront à relancer la
production, donc l'emploi, donc le pouvoir d'achat. Quant à
l'État, il bénéficiera d'un retour sur
investissement très intéressant par les recettes
de TVA, les impôts directs, l'impôt sur les
bénéfices et sur les revenus. Maintenant,
l'interrogation d'aucuns est de savoir si, avec ce retour en force des
États, le libéralisme (qui magnifie
la liberté des échanges et conteste toute
intervention de l'Etat) sera
remplacé par l'interventionnisme public ? En admettant
l'invalidité de l'utopie collectiviste et celle de
l'ultra-libéralisme, il semble qu'un juste milieu devrait
permettre de reconnaître la légitimité
de l'autorité des Etats (interventions dans le
cadre d'une vision à long terme pour soutenir les
intérêts de ses ressortissants), sans pour autant renoncer
à la liberté des échanges, sous
condition de respecter certaines règles applicables aux
"lois des marchés". Dans la dégradation
actuelle et l'inquiétude qui s'empare de tout un chacun,
quelques constats encourageants devraient avoir des effets
bénéfiques pour tous : diminution de l'inflation
et des taux d'intérêt, baisse de l'euro par
rapport au dollar, recul du coût du pétrole et -
également et surtout - la prise de conscience mondiale de
l'impérieuse nécessité et l'urgence
d'intervenir sur tous les dysfonctionnements cités. Cela
étant dit et en attendant l'embellie, quelles sont les
conséquences sur le transport aérien ? RETOUR
Quelques
éléments, en vrac. ==>Alliances *
Air France/KLM et Lufthansa sont sur les rangs pour entrer dans le
capital d'Alitalia, avec, en cinq ans, l'acquisition totale de la
compagnie aérienne italienne (CAL), ainsi que dans celui d'Austrian
Airlines. ==> Privatisations Olympic
Airways, privatisée sous certaines conditions, avec l'accord
de Conséquence
immédiate : licenciement d'une partie des 8.000
employés. ==>Facilitations * Après l'America Pass,
l'Europe Pass, l'Asia Pass et les tarifs Tour du Monde, l'alliance des
onze compagnies aérienne "SkyTeam" lance le "China Pass",
nouveau produit permettant aux passagers de voyager en Chine
à prix réduits, jusqu'à 45% de
réduction. ==> Lois antitrusts
américaines *
Les tribunaux ont infligé de lourdes amendes à
plusieurs compagnies (Air France/KLM, Cathay Pacific, SAS et Martinair) n'ayant pas respecté les
lois américaines d'antitrust. ==> Ecologie * Selon les prévisions,
alors que le trafic aérien devrait doubler à
l'horizon 2020, il représente déjà 3%
des émissions de gaz à effet de serre.
À partir de Les compagnies aériennes,
exclues à l'origine du système
européen d'échange d'émissions de CO2,
protestent contre ce projet de compromis qui les verraient devoir payer
15% de leurs émissions. Elles estiment que cela les
placerait dans une position concurrentielle défavorable par
rapport à leurs concurrentes
étrangères peu - ou pas - présentes
dans l'Union Européenne et donc non soumises à ce
règlement. ==> Construction
aéronautique * Airbus a 3.700 avions à
livrer, soit huit années de production. *Après
l'émergence d'un nouveau venu chinois (AVIC 1)
dans la construction
aéronautique, Boeing annonce qu'il va aider le groupe
japonais d'industrie lourde d'aéronautique et d'espace
Mitsubishi Heavy Industries (MHI) au développement d'un
avion japonais, à vocation régionale (le
MRJ). Avec une
prévision de vente d'un millier d'appareils de 2013
à 2026 cela représentera une prise de 20% du
marché mondial dans cette catégorie. Bien
sûr, les effets sur le marché des avions civils et
sur le comportement des États décrits dans ma
chronique de févier 2008, sont également
valables, ici. ==> Trafic
aérien * Air France, par exemple,
prévoit une stagnation et envisage des mesures de
réduction des coûts. * L'Association Internationale des
Transporteurs Aériens prévoit une perte de 10
milliards d'US$ pour 2008. RETOUR
Si l'arsenal mis en place (régulation du système bancaire et financier, refonte des règles comptables, sauvetage des banques afin de permettre la reprise des prêts aussi bien au PME/PMI qu'aux particuliers) a toutes les chances de juguler la crise, l'histoire nous enseigne que la convalescence du système peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. (Durées de la baisse du Dow Jones. 1907 : 9 mois - Panique dans les banques. 1929 : 3 ans - Krach du 24 octobre. 1973 : 2 ans - Crise pétrolière. 1987 : 3 semaines. Lundi noir après la remontée des taux d'intérêt. 1997/1998 : 3 semaines. Crise asiatique. 2007/2008 : déjà 14 mois. Crise des subprimes). Dans le transport aérien,
en attendant le retour à l'équilibre et la
reprise de confiance : - Les compagnies les plus faibles
disparaissent et les plus fortes se renforcent par des
opérations de consolidation vers des monopoles de plus en
plus puissants. -
Les passagers sont pénalisés par les suppressions
de lignes et par les taxes sur le carburant, dont la
réduction se fait attendre. En effet, alors qu'en deux mois,
le pétrole est passé de 145 à moins de
60 US$ (soit une chute de plus de 40%), l'effet de cliquet montre que
lorsque la cause ayant justifié une augmentation
disparaît, la diminution qui devrait en résulter,
d'une part n'est pas immédiate et d'autre part ne revient
que très rarement au niveau initial. -
Les personnels (des compagnies, agences de voyages,...), par milliers, sont
touchés par la mise en place de mesures de
réduction drastiques des coûts et les
licenciements. Faut-il continuer à
surfer sur cette vague de pessimisme qui amplifie la crise ou reprendre
confiance ? Chacun d'entre-nous apportera sa réponse en
fonction de ses sensibilités, convictions politiques et
économiques (Keynes ou Hayek,
libéralisme ou protectionnisme, mondialisme ou
alter-mondialisme,...). RETOUR
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Dernière mise à jour/ last updating: 29 oct 2008 |