novembre 2007
Toutes les
de
Jean Belotti
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Le dernier ouvrage de Jean Belotti |
Cet avenir
sera-t-il prometteur ou inquiétant ? Eléments de réponse. ==> éléments
rassurants * à court terme La prise
en compte des carnets de commandes des deux plus grands avionneurs que sont
Airbus et Boeing, est rassurante quant au proche
avenir, car elles augurent de nouveaux records annuels absolus de ventes
d’avions. En effet, à eux deux, ils avaient déjà reçu
plus de 1.750 commandes d’avions commerciaux à la fin des neufs premiers
mois de 2007. Cela signifie que les compagnies sont optimistes quant au proche
futur, sinon elles n’auraient pas envisagées de s’engager dans de
si lourds investissements financiers couvrant environ une trentaine d’années,
durée de vie des avions, laquelle se termine non pas parce qu’ils
ne sont plus en état de voler mais parce qu’ils sont devenus obsolètes. Par ailleurs,
le fait que ces deux avionneurs aient déjà, entre janvier et
septembre, livré plus de 660 appareils et boucleront l’année
avec 890, est également une preuve d’optimisme en ce qui concerne
le développement du transport aérien à court et à
moyen-terme, * à moyen terme Après
les derniers nés que sont l’A380 d’Airbus et le 777-200LR de Boeing,
qu’y a-t-il sur les planches à dessins ? L’objectif est connu. Il
s’agit de créer des avions beaucoup moins polluants tout en étant
toujours plus sûrs et plus résistants. Pour ce faire,
les chercheurs sont mobilisés pour améliorer les avions (a) Lire et il ne fait
nul doute que d’importants progrès seront réalisés dans
leur conception (b) Lire ne serait-ce
que pour respecter les normes qui seront applicables à partir de 2020
(c). Lire
Ainsi, l’industrie
s’organise pour être en mesure de faire face à la croissance
de la demande , dont celle asiatique, entre autres,
puisque d’après les estimations des spécialistes, chaque année,
dès 2010, 200 millions de chinois prendront l’avion pour des vacances
à l’étranger. ==> éléments inquiétants
Trois éléments
doivent être pris en compte. 1.- L’avion du futur Alors que
le prix du baril de pétrole ne cesse d’augmenter, il devient de plus
en plus crucial de trouver des moyens d'améliorer les rendements des
avions afin qu'ils parcourent la même distance avec moins de kérosène.
C’est ainsi que plusieurs projets d’avions ont été annoncés
(d), Lire ne ressemblant plus du tout à ceux actuels
composés, entre deux ailes, d’un fuselage en tube et se terminant par
une queue. Ce sont des ailes volantes (e). Lire
Trois commentaires
restrictifs : - Alors qu’un
fuselage en forme de tube permet de construire facilement des variantes en
reprenant les mêmes composants, construire un avion très innovant
est un pari très risqué pour un avionneur (f).Lire Autrement
dit, il est donc toujours moins risqué de développer des avions
sur des bases existantes plutôt que de tout réinventer. - Et quid de la rentabilité de
tels investissements qui doivent impérativement et immédiatement
apporter un véritable ROI (Return On Investment). - Ces avions
du futur périodiquement annoncés, seront-ils réalisables
où sont-ils simplement des outils de propagande destinés à
rassurer le grand public sur le devenir du transport aérien ?
(g). Lire Ne reviendra-t-on
pas à l’avion propulsé par hélices rapides, capable
de réduire d’une façon importante la consommation en kg/km/siège
? “Qui vivra verra” ! 2.- L’extrême fragilité
et sensibilité du transport aérien Cette caractéristique
résulte de certains facteurs endogènes, comme, par exemple,
les mouvements de grèves. Dans ma chronique d’octobre j’avais résumé
ce qu’était la loi portant sur le “service minimum” en rappelant qu’en
cas de grève, non seulement les entreprises publiques étaient
pénalisées, mais également les utilisateurs et toute
l’activité du pays. Je ne savais pas que quelques jours plus tard,
une grève de J’avais également
regretté que le transport aérien ait été écarté
de cette loi (h) Lire et ne pouvais imaginer - qu’en pleine période
de négociation sur l’application de ladite loi - les stewards et hôtesses
d’Air France déclencheraient une grève, à la fin d’octobre,
en pleine période de vacances de Mais, il s’agit
surtout de nombreux facteurs exogènes. L’histoire, depuis la reprise,
en 1945, des lignes internationales, montre, certes, un trend traduisant
une croissance constante du transport aérien. Cela étant, de
sévères renversements de tendances ont ralenti l’évolution
et causé d’énormes dégâts. Plusieurs compagnies,
et non des moindres, n’ont pu s’en remettre et on disparu du marché. Les principales
causes sont : - Les guerres
et conflits. Pro memoria, les grandes compagnies aériennes
ont mis plus de six ans pour récupérer les effets de la guerre
du golfe. Or, de nos jours, il est peu rassurant de constater que des tensions
existent entre de nombreux pays. - Les perturbations
atmosphériques (cyclones, ras de marée, éruptions volcaniques,... ). - Les épidémies
et pandémies. - Les mouvements
politiques (révolutions, coups d’État,...) 3.- Le défi énergétique C’est le plus
important, car la fin du pétrole par épuisement des nappes
de brut et des stocks est programmée. En attendant cette échéance,
son prix, déjà en constante augmentation, continuera son ascension.
Cela conduira, mécaniquement et irréversiblement, à
une augmentation des tarifs du transport aérien, ce qui amènera,
lentement mais sûrement, la disparition des bas tarifs et diverses promotions
susceptibles d’attirer de nouvelles couches de clientèles. Ainsi,
la démarche actuelle de démocratisation du transport aérien
ouvrant le voyage aux moins fortunés sera remplacée
par une démarche élitiste totalement opposée, à
savoir que seuls les mieux lotis pourront avoir accès à ce
mode de transport. Que se passera-t-il
lorsqu’il n’y aura plus de pétrole ? La fin du transport aérien
? Certes, les
spécialistes annoncent qu’on fabriquera du kérosène
de synthèse (j) Lire à partir
du charbon, qui semble être la seule alternative envisageable. Mais
en quelle quantité et à quel prix, sachant que sa captation
et son stockage seront très coûteux ? Viendront également
et probablement s’ajouter des “taxes vertes” correspondant aux émissions
de gaz carbonique. Ainsi, l’augmentation
des tarifs due à la raréfaction du pétrole et son renchérissement
devrait logiquement entraîner une baisse de la demande, laquelle serait
alors suivie d’une réduction non seulement du nombre d’avions en service,
mais de ceux en commande. On imagine l’impact sur les compagnies et les avionneurs
(k) Lire mais aussi
sur tous les intervenants dans la chaîne logistique : voyagistes, hôtellerie,
locations de voitures, etc... etc... Un dernier
substitut au kérosène est l’hydrogène liquide mais,
malheureusement, la production est loin d’être maîtrisée.
(l) Lire — *** --- Finalement, deux constats s’imposent : 1.- L’euphorie
actuelle de l’industrie qui s’organise, à juste titre, pour être
en mesure d’assurer les transports de millions de passagers dans les années
qui viennent. 2.- Un renchérissement
constant du kérosène qui perdurera jusqu’à sa pénurie
- certes pas pour demain, mais pour après-demain - ce qui mettra lentement,
mais irréversiblement, un frein à la croissance prévue
du transport aérien et entraînera une modification profonde
de nos habitudes de déplacement. Les optimistes
croisent les doigts en espérant que les effets néfastes se
manifesteront le plus tard possible, en espérant que les chercheurs
trouveront la solution alternative au pétrole. Les pessimistes,
quant à eux, expriment leur inquiétude - non pas pour eux mais
pour leurs descendances - en espérant que leurs manifestations contribueront
à accélérer les recherches d’une solution alternative.
— *** --- a.- Recherches effectuées dans
le cadre d’un accord signé en 2002 entre le CNRS, le motoriste Snecma
et l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (Onera). Retour
au texte b.- Bien que plusieurs de ces progrès
seront révolutionnaires, ceux-ci reposeront sur des détails
technologiques ignorés du grand public : utilisation de matériaux
composites plus légers et plus résistants ; modification de
l'aérodynamisme des appareils ; réduction des oscillations
de la “couche limite”; habillage des appareils de «peaux intelligentes»
et de «céramiques autoréparables» (qui combleront
automatiquement leurs fissures) ; amélioration de la fiabilité
des systèmes embarqués,... Boeing travaille sur l'emploi de piles à combustibles (fonctionnant à l'hydrogène) pour l'alimentation de l'air conditionné et des composants électriques. On sait que ces parties de l'avion sont actuellement alimentées par les moteurs ce qui réduit donc leur efficacité. Cette technologie pourrait être mise en œuvre sur les avions de ligne dans 10 à 15 ans. Retour au texte c.- En 2020, en vertu d’un accord
international, les avions devront : - être
moins polluants : réduction de 80% de leurs rejets en oxydes d’azote
; - être
plus économes en carburant : réduction de 20% de la quantité
de carburant par passager transporté ; - être
plus silencieux : réduction de 10 décibels, soit deux fois
moins de bruit ; - être
encore plus sûrs «avec un
risque de perte de commande inférieur à une seule fois pour
un milliard d’heures de vol» (soit... tous les 100.000 ans),
précise Paul Caspi, de l’Institut national
polytechnique de Grenoble. Retour
au texte d.- Projets
annoncés : ==> Le
SAX-40, initialement développé par le MIT et l'université
de Cambridge devrait être opérationnel dans une trentaine d’années.
Il s'agit d'un modèle dit "blended wing" composé d'un corps principal sans queue
et muni de deux ailes ressemblant à celles des chauves-souris. Son
rendement serait de 35 % supérieur en moyenne à celui des avions
actuels. ==> Le
X-48B de Boeing ressemblera à un avion de chasse furtif. Le principe
de l’aile volante (nom donné aux avions ne possédant ni fuselage,
ni empennage) a l’avantage de supprimer entièrement la queue de l’avion,
c’est-à-dire la partie de l’avion responsable, en grande partie, du
phénomène de traînée. ==> Le AC20.30 a été conçu par des
étudiants et chercheurs de l'Université des Sciences Appliquées
(HAW) de Hambourg. D'une envergure de e.- L'option de l’aile volante n'est pas nouvelle. Le seul exemple existant à ce jour est le bombardier furtif américain B2. Or, une particularité non négligeable de l’aile volante est son instabilité aérodynamique qui oblige l'appareil a être en permanence contrôlé par voie électronique afin d'activer les gouvernails et maintenir l'équilibre de l'appareil, ce qui, d’après les experts, ne pourra être atteint que dans une vingtaine d’années. Retour au texte f.- On se souvient que lorsque Boeing a lancé son B747, en 1968, la société a dû faire face à de nombreuses difficultés financières lorsque la demande pour ce type d'avion n'a pas été celle prévue. Résultat : Boeing avait dû réduire son personnel de 100.000 employés à 38.000. Retour au texte g.- “Le véritable avion du futur, ressemblera,
comme un frère, aux avions actuels, avec une vitesse de croisière
de h.- J’apprends
que, le 29 octobre, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique
Bussereau, a évoqué l’extension de la loi du service minimum
au transport aérien. Retour
au texte i.- Bien sûr,
il n’est pas question, ici, de donner un avis sur un sujet dont les composantes
sont inconnues. Ce qui est certain c’est qu’un mouvement revendicatif d’une
telle ampleur ne peut pas avoir été engagé sans raison.
Une question souvent posée est de savoir
pourquoi on ne parle de négociations qu’après le mouvement
de grève ? Cela étant dit, il reste que les sondages et témoignages
à la radio et à la télévision confirment que
les passagers en ont “ras le bol” d’être “pris en otage” au motif de revendications de salaires. Quant à celui
des conditions de travail, dès lors qu’elles ne concernent pas la
sécurité des vols, elles sont considérées comme insuffisantes pour justifier de tels mouvements.
Retour
au texte j.- Du kérosène de synthèse pourrait être produit à partir de plantes oléagineuses. En revanche, il est dit que les biocarburants - issus du sucre ou de céréales - ne permettaient pas de faire fonctionner des réacteurs. Retour au texte k.- Sans oublier les autres modes de
transport, comme, par exemple, les navires et bateaux de pêcheurs.
Les effets porteront également sur les voitures, ce qui conduira à
une conception tout à fait différente des habitudes de transport.
Il est vrai que pour les voitures, il existe, entre-autres, la solution de
l’énergie électrique. Mais de nombreuses questions restent
en suspend : Pourquoi les constructeurs continuent-ils
à fabriquer des voitures qui roulent à l.- Georges
Ville (Président de l’Académie de l’Air et de l’Espace, ancien
directeur adjoint de - d'en maîtriser
la production à partir d'une énergie non émettrice de
CO2 (seule l'énergie nucléaire le permettrait aujourd’hui)
ainsi que sa logistique de distribution ; - de résoudre les problèmes de sécurité liés à l'explosibilité du mélange air-hydrogène. Retour au texte — *** ---
Bonjour, 1.-
Chronique de novembre 2007 Etant
donné l’intérêt croissant porté à la sauvegarde de notre planète, à la
protection de notre environnement, à la réduction des émissions de CO2,
aux conséquences du renchérissement du prix du pétrole et de sa raréfaction,
cette chronique est consacrée à l’avenir du transport aérien. 2.-
“1er Festival International
du Film Aérien” de Châteauroux Déols - du 14 au 18 Mai 2008. Pour
davantage d’informations, rendez-vous sur le site : http://www.fifac.net/
Contact
Presse : Magali Rebeaud
m.rebeaud (at) fifac.net 3.-
Ouvrages ==>
“L’obsession d’Icare” de
Gérard Dorvallée. Adresser
commandes et règlements à : Gérard
Simon. Impasse Rosa Bonheur 29900 Concarneau. Tél : 02.98.60.58.51. ==>
“Histoire des hôtesses de l’air, les
filles de l’air” d’Alain Pluckers Ulgate.
Edition Etai. Parcours dans l’univers des principales compagnies aériennes,
des premiers vols américains en 1930 à ceux d’Air France en 1946. Une
abondante illustration agrémente le livre. En vente à la boutique du Musée
Air France. ==>
“Du rêve à la réalité. Deux aviatrices
sur les traces des pionniers de l’Aéropostale”. Editions MCOR.
Martine Gay nous fait revivre l’aventure qu’elle a vécue
avec une autre femme pilote lors du Rallye Toulouse/Saint-Louis-du-Sénégal, en
2006, sur les traces des pionniers de la ligne Latécoère-Aéropostale,
parcourant avec un avion d’aéro-club plus de 4.-
Sites internet créés et gérés par
des retraités d’Air France *
http://www.eisenbeis.fr/
Commandant Henri Eisenbeis. Site dédié à *
http://aviatechno.free.fr Dominique Ottello.
Site technique exceptionnel (les constellations, la crevette Air France, une
bibliothèque avec des extraits de livres rares, l’histoire de l’école des
mécaniciens de Vilgénis,...) Bien
cordialement. Jean Belotti * Vous n’êtes plus intéressé par ces "Lettres" et "Chroniques" que vous recevez
depuis longtemps ? Alors - pour ne pas vous encombrer de messages
inutiles et me permettre d’actualiser ma Banque de Données - je vous remercie de prendre quelques instants de
votre temps pour répondre à ce
message en tapant "FIN" dans la case "Objet", ainsi, votre adresse
E-mail sera aussitôt supprimée de mes
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Dernière mise à jour/ last updating: 04 nov. 2007 |