lien PROMOTION Z http://www.jean-maridor.org/promo_z/francais/listpilo.htm
Avant l'aube de ce 19 août 1942, sur des dizaines de terrains du sud de l'Angleterre, à Biggin Hill, Tangmere, Hornchurch, célèbres depuis la Bataille d'Angleterre, des hommes se tiennent prêts. Les pilotes des escadrilles de chasse ont pris un copieux petit déjeuner, leur mission est connue, ils attendent. Les Spitfires, les Hurricanes, les Typhons, les Mustangs, les Bleinheim, les Boston sont prêts a attaquer les défenses ennemies.
lien http://objectifdieppe.ifrance.com/Royal%20air%20force.html
Extrait du journal de Marc Hauchemaille 10 avril 1942
Le Sgt-chef Boudier, un brave petit gars qui ne participait à la bagarre non
plus, en avait les larmes aux yeux, comme un gosse privé de sortie..
http://aerostories2.free.fr/acrobat/aventures/hauchemaille.pdf
A la fin de la guerre, 2 survivants seulement, sur cette photo:
Boudier et Buiron. Claude Béasse et Marc Hauchemaille disparaissent en avril
1942, Robert Moizan en octobre et Paul Hubidos en mars 1943
3/4/43 - 26/7/43 27/7/43 - 25/2/44
Carnet de vol 3/4/43 1/7/44
EXTRAITS CARNET DE VOL
INDOCHINE
CARRIERE DU COLONEL Michel BOUDIER
- Né le 8 Juin 1920, à Paris (Seine).
- Engagé volontaire pour 3 ans le 12 Décembre 1938.
- Nommé Caporal le 15 Août 1939.
- Breveté Pilote militaire d'avion le 21 Janvier 1940 (Brevet
ne28385).
- Nommé au grade de Sergent (Personnel Navigant) le 10
Février 1940.
- Passe en Grande Bretagne par voie maritime. Embarqué à
ST JEAN DE LUZ le 24 Juin 1940 débarque à LIVERPOOL le
27 Juin 1940.
- Engagé aux Forces Aériennes Françaises Libres le
1er Juillet 1940.
- Nommé au Grade de Sergent Chef (Personnel Navigant) le
15 Août 1941.
- Affecté au Squadron 232 de la R.A.F. le 13 Septembre 1941, en
opérations.
- Affecté successivement au Squadron 252, le 1er Novembre 1941, au
Squadron 340 le 11 Novembre 1941.
- Nommé au grade d'Aspirant d'active (Personnel Navigant) le
1er Mai 1942.
- Nommé au grade de Sous-Lieutenant (Titre définitif) active,
le 15 Septembre 1942.
- Promu au grade de Lieutenant (Titre définitif) active, le
15 Décembre 1942.
- Affecté au Groupe de Chasse "ALSACE" (Squadron 341) en
opérations le 2 Janvier 1943.
- Promu au grade de Capitaine (Titre temporaire) le 16 Mars 1943
et Commandant de l'Escadrille "MULHOUSE".
- Abattu au cours d'une mission au-dessus de la France et signalé
prisonnier le 9 Juillet 1944.
- Transporté à l'hôpital militaire de MANNIGEN (Allemagne)
Stalag de NUREMBER et MUNICH.
- Libéré par l'avance Alliée le 29 Avril 1945.
- Affecté au groupe de Chasse "LAFAYETTE" 2/5 le 19 Juillet
1945.
- Affecté à la 2ème Escadre de Chasse (Extrême
Orient) en opérations le 17 Février 1947.
- Affecté à la 4ème Escadre de Chasse le 21 Septembre
1947.
- Nommé au grade de Commandant (Titre définitif) le
1er Janvier 1949.
- Affecté à la 5ème Escadre de Chasse le 1er Janvier
1949.
- Affecté au Groupe de Chasse 1/5 "VENDEE" comme Commandant du
Groupe, le 1er Avril 1949.
- Fait mouvement avec la 5ème Escadre de Chasse sur les T.O.E.
Embarque à BIZERTE le 30 Juin 1949 et débarque à SAIGON
le 22 Août 1950.
- Rapatrié sur la Métropole en fin de tour d'opérations
le 16 Août 1950.
- Muté à SIDI AHMED (Base Aérienne 156) le 1er Décembre
1950, et à ORAN le 3 Avril 1951 (Commandant du Centre
d'Instruction aux Opérations).
- Affecté à l'Etat-Major de la 5ème Région Aérienne,
ALGER, le 2 Octobre 1952.
- Nommé Lieutenant Colonel le 1er Janvier 1955.
- Affecté au Commandement de l'Escadre de Chasse 00.008 à RABAT
le 1er Avril 1955.
- Affecté à l'Etat-Major des Forces Aériennes Alliées
Centre Europe FONTAINEBLEAU le 18 Décembre 1956.
- Affecté comme Sous-Chef d'Etat Major au commandement de la
3ème Région Aérienne, BORDEAUX.
- Affecté au Détachement Air 62/139 Etat-Major de la 4ème
ATAF, RAMSTEIN (Allemagne), le 9 Juillet 1962 pour être
Sous-Chef d'Etat-Major Opérations à la 4ème
Force Aérienne Tactique Alliée.
- Nommé au grade de Colonel le 1er Mars 1963.
D E C O R A T I O N S
- Chevalier de la Légion d'Honneur le 31 Décembre 1942
- Officier
le 28 Septembre 1943
- Commandeur
le 10 Décembre 1947
- Grand Officier
le 10 Décembre 1956
------
- Croix de Guerre 39/45 avec 12 Palmes et 1 Etoile le 15 Mai
1942.
- Croix de la Libération le 20 Novembre 1944.
- Médaille des blesses le 9 Juillet 1944.
- Médaille commémorative guerre 39/45, agrafes FRANCE,
ANGLETERRE, LIBERATION, ALLEMAGNE.
- Médaille coloniale, agrafe EXTREME ORIENT le 15 Juillet 1947.
- Croix de Guerre T.O.E. avec 7 Palmes.
------
- Distinguished Flying Cross (Grande Bretagne) le 31 Août 1943.
- Croix de Guerre Tchécoslovaque le 29 Mars 1943.
- Médaille de l'Aéronautique le 21 Septembre 1943.
- Médaille commémorative des opérations de sécurité
et du maintien de l'ordre AFN, le 10 Décembre 1956.
S E R V I C E S A E R I E N S
- Heures de vol de guerre : ne1 (Guerre 40/45) ne2 (Opérations
Indochine)
1.436hrs30 482hrs00
- Missions de guerre :
1.337
421
- TOTAL HEURES DE VOL :
2.469hrs55.
C I T A T I O N S
Citation à l'ordre des Forces Aériennes Françaises Libres (Aviation
de Chasse) en date du 15 Mai 1942.
- Sergent-Chef BOUDIER Michel -
Excellent pilote de chasse, calme et courageux, a pris place dans une escadrille
française en Grande-Bretagne après s'être expatrié pour
pouvoir participer à la lutte pour laquelle il se préparait
depuis de longs mois en France. A pris part à treize opérations
offensives avec son escadrille au-dessus des territoires envahis. Le 8 Mai
1942, étant en patrouille avec le Sergent Chef DEBEC n'a pas hésité
à attaquer douze Messerschmids 109 qui tentaient une opération
à basse altitude sur la cité anglaise; les a forcés par son
action rapide à faire demi-tour sans qu'ils aient pu atteindre leur
objectif. A endommagé assez gravement l'un des chasseurs ennemis au
cours de la poursuite qui s'ensuivit pour qu'on puisse penser que ce dernier
n'ait pas pu rejoindre sa base.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de
Vermeil.
Citation à l'ordre des Forces Aériennes Françaises Libres (Armée
Aérienne) en date du 30 Septembre 1942.
- Aspirant BOUDIER Michel -
Jeune et brillant pilote de chasse, par ses qualités remarquables
et son enthousiasme, s'est acquis d'emblée l'estime et l'admiration
de ses chefs et de ses camarades. Le 5 Septembre 1942, au retour d'une sortie
offensive sur la baie de la Somme, a attaqué par le travers un FW190
qu'il abattit en flammes. Séparé de la formation amie, il engagea
et détruisit un deuxième chasseur FW190 qui menaçait dangereusement
un Spitfire, réussissant l'exploit remarquable d'une double victoire
sur la chasse adverse. Restant sur les lieux du combat, il tenta enfin d'assurer
le sauvetage d'un pilote allié tombé dans la Manche et ne revint
à la Base qu'à l'Extrême limite de son essence.
Déjà cité, compte 100 heures en opérations dont
31 actions offensives sur les territoires occupés par l'ennemi.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme Vermeil.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 30
Décembre 1942
- Sous-Lieutenant BOUDIER Michel -
Déjà cité une fois à l'ordre de l'Armée
de l'Air et une fois à l'ordre des FAFL, s'est distingué brillamment
à nouveau le 12 Décembre 1942 en abattant un FW190 portant
ainsi son palmarès à 3 avions ennemis abattus et 3 endommagés.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 06
Avril 1943.
- Lieutenant Boudier Michel du Groupe de Chasse II/5 -
Pilote de chasse et chef de patrouille d'un allant et d'une habileté
au-dessus de tout éloge. A effectué au cours de la première
partie de la campagne du groupe "LAFAYETTE" 17 missions comportant 3 reconnaissances
lointaines et 1 engagement.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 25
Mai 1943.
Jeune Commandant d'Escadrille, donnant l'exemple d'un infatigable enthousiasme
au combat. Derrière une grande modestie cache un caractère
de farouche détermination qui lui attire l'admiration de tous ses
pilotes. Totalise plus de 76 missions au-dessus du territoire occupé
par l'ennemi. Le 17 Mai 1943 à la tête de son escadrille a soutenu
un combat contre un ennemi supérieur en nombre, réussissant
à abattre un FW190 au-dessus de la région de CAEN.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'armée Aérienne en date du 25
Août 1943.
- Capitaine BOUDIER Michel, des Forces Aériennes Françaises en Grande-Bretagne.
-
Commandant d'Escadrille d'une exceptionnelle valeur, ne cesse de donner des
preuves de ses brillantes qualités de chasseur.
Le 16 Juillet 1943, il endommage 2 Flocke-Wulf 190 au dessus d'ABBEVILLE
.
Le 19 Août 1943 il endommage un ME109 et un FW190 au-dessus d'AMIENS.
Le 22 Août 1943, il détruit 1 ME109 au-dessus de DOUAI.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation collective (Groupe Chasse ALSACE) à l'ordre de l'Armée
Aérienne en date du 2 Septembre 1943.
Engagé en Avril 1943 en Grande-Bretagne dans les opérations
aériennes offensives, en coopération étroite avec la
R.A.F. et l'Americain Air Force, sous le commandement du Commandant MOUCHOTTE,
le Groupe ALSACE avec ses escadrilles "STRASBOURG" et "MULHOUSE" commandées
par les Capitaines MARTEL Christian et BOUDIER Michel s'est révélé
rapidement comme une unité d'élite. A gagné la confiance
et l'admiration des aviateurs alliés, grâce au courage et à
la maîtrise dont ses pilotes ont fait preuve au cours de 80 SW ops ou missions
offensives, représentant un total de 850 missions d'avions et 1650
heures de vols d'opérations.
A remporté en 4 mois, 11 victoires officielles au cours de 10 combats,
abattant 10FW190, 1 ME109 et endommageant 3 FW190. S'est plus particulièrement
distingué le 27 Juillet dans le ciel de France en abattant 5FW190
et en mettant plusieurs hors de combat, sans subir lui-même de perte,
accomplissant ainsi avec un plein succès la mission de protection
aérienne d'une mission de bombardement alliés qui lui incombait.
Le Groupe ALSACE a déjà été cité en Août
1942 à la suite de la Western Desert.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 22
Octobre 1943
- Capitaine BOUDIER Michel, du Groupe "ALSACE". - Commandant d'escadrille
alliant à ses grandes connaissances de la chasse, les plus belles
qualités de chef et d'entraîneurs d'hommes. Vient de porter son Palmarès
à 6 victoires officielles et 2 probables en abattant le 27 Août
un FW190 au dessus du Nord de la France, donnant ainsi une fois de plus témoignage
éclatant de son courage et de son habilité de pilote.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 22
Octobre 1943
- Capitaine BOUDIER Michel, du Groupe "ALSACE". - Commandant d'Escadrille
de premier ordre et pilote de chasse exceptionnel. A abattu en flammes au-dessus
de BEAUVAIS un FW190 le 23 Septembre 1943 totalisant ainsi 7 victoires homologuées
et 7 victoires incertaines au cours de 172 sorties au-dessus des territoires
occupés.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne, décision
142, en date du 9 Novembre 1944
Capitaine du G.C. "ALSACE" Chef d'escadrille de premier ordre, qui, au cours
de son second tour d'opérations vient d'effectuer sa 200ème
mission de pénétration à l'intérieur des lignes
ennemies. S'est distingué en détruisant au sol de nombreux
objectifs ennemis tout particulièrement défendus. A ramené
plusieurs fois son appareil endommagé. Son courage inlassable mérite
d'être cité en exemple.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne accompagnant
la nomination de Chevalier de la Légion d'Honneur - Décret
du 30 Décembre 1944 pour prendre rang du 31 Décembre 1942.
Pilote de chasse d'une virtuosité remarquable, alliant une farouche
détermination à un courage calme et à une modestie exemplaire,
totalise plus de 120 heures de vol de guerre comportant 42 missions offensives
sur les territoires occupés par l'ennemi; a été cité
trois fois à l'ordre de l'Armée dans des conditions particulièrement
brillantes, en particulier pour avoir abattu au cours de la même mission
2 chasseurs ennemis, étant lui-même isolé. A abattu au
total trois avions ennemis et en a endommagé deux.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne accompagnant
la nomination d'Officier de la Légion d'Honneur - Décret du
30 Décembre 1944 pour prendre rang à compter du 28 Septembre
1943.
Pilote brillant qui a fait preuve de toutes les qualités du chef à
la bataille. Calme, droit, consciencieux et courageux, il possède
une profonde connaissance de son métier. A la tête de son escadrille,
a effectué 115 missions offensives au-dessus du territoire ennemi
et 35 missions défensives formant un total de 200 heures de vol de
guerre. Totalise 350 heures de vol de guerre dont 250 au-dessus du territoire
ennemi, éffectuant en tout 190 missions offensives. Décoré
de la Distinguished Flying Cross, totalise 6 victoires aériennes certaines
et 7 probables et est titulaire de 7 citations à l'ordre de l'Armée.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne décision
1192 en date du 27 Septembre 1945
Jeune commandant d'Escadrille, symbole de droiture et d'énergie. Consciencieux
et modeste, a toujours manifesté au cours de quatre années
de lute acharnée un enthousiasme, une abnégation et un courage
digne des plus beaux éloges. Le 9 juillet 1944 au cours des opérations
de Normandie, a descendu un ME109 en flammes avant de se faire lui-même
abattre. Fait prisonnier a été ensuite libéré
par les Alliés en 1945.
Cette citation entraîne l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme de
Bronze.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 15
Octobre 1947
Pilote de chasse au nom devenu légendaire dans les Forces Aériennes
Françaises Libres au cours de la campagne 39-45. Volontaire pour le théƒtre
d'opérations en Indochine a continué à faire preuve
de ses remarquables qualités au cours de 65 missions de bombardement
et mitraillage rendues particulièrement délicates par des conditions
géographiques et climatiques, et par le survol constant de zones rebelles.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre T.O.E. avec palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 28
Avril 1948.
- Capitaine BOUDIER Michel 2eme Escadre de Chasse -
"Officier Pilote de Chasse qui continu
comme Commandant des Opérations sur le théatre de COCHICHINE,
à montrer les même splendides qualités qui ont créé
sa renommée dans l'aviation de chasse française.
"Au cours de 80 nouvelles missions
offensives a permis le dégagement de plusieurs postes amis et à
détruire de nombreuses bases rebelles grace à la précision
de ses actions."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre T.O.E. avec palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 30
Septembre 1948.
-Capitaine BOUDIER Michel de la 4eme Escadre de Chasse- Jeune officier d'une
valeur exceptionnelle. Exemple de courage et de modestie.
Déjà titulaire de 13 citations à l'ordre de l'Armée
continue ses exploits en Indochine où il accomplit du 1er Octobre
1947 au 31 Janvier 1948 63 missions de guerre en 83 heures de vol d'opérations.
A fait preuve d'un mépris total du danger - notamment le 17 Décembre
1947 et le 11 Janvier 1948 au cours de missions de mitraillage il eut son
appareil atteint deux fois par le tir de rebelles.
Vient à nouveau de se signaler en participant aux recherches effectuées
avec succès pour retrouver un camarade contraint de se poser en zone
insoumise.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des T.O.E. avec
Palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 9
Janvier 1951.
Brillant commandant de groupe. Chef de dispositif plein de courage et de
sang froid, a permis par son habilité et son adresse, la destruction
de nombreux objectifs rebelles. En participant les 26, 27 et 28 Mai 1950
avec succès au dégagement du poste de DONG-KHI, malgré
une forte réaction des armes automatiques rebelles. Sérieusement
touché le 26 Mai 1950, réussit à se poser sur un terrain
de secours. S'est encore distingué le 5 Juin 1950 en détruisant
par la précision de son bombardement un blockhaus adverse permettant
une avance rapide des troupes amies.
Totalise 420 missions de guerre ne2 en 481hrs15 dont 67 missions
de guerre ne2 en 73hrs55 depuis sa dernière citation.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre T.O.E. avec Palme.
Elévation dans l'ordre national de la Légion d'Honneur (Dignité
de Grand Officier de la Légion d'Honneur) en date du 10 Décembre
1956.
BOUDIER Michel, Edmond, Lieutenant Colonel,
"Brillant commandant de groupe, chef de dispositif plein de courage et de
sang froid, a permis par son habilité et son adresse la destruction
de nombreux objectifs rebelles. A participé les 26, 27 et 28 Mai 1950
avec succès au dégagement du poste de DONG-KHI malgré
une forte réaction des armes automatiques rebelles. Sérieusement
touché le 26 Mai 1950 a réussi à se poser sur un terrain
de secours. S'est encore distingué le 5 Juin 1950 en détruisant
par un bombardement précis un Blockhaus adverse, ce qui a permis une
avance rapide des troupes amies" a effectué en Extrême Orient
421 missions de guerre ne2 en 482 heures de vol.
totalise :
. 18 citations dont 17 à l'ordre de l'Armée Aérienne,
. 1 blessure de guerre,
. 8 victoires Aériennes plus 7 probables 1939-1945,
. 2206 heures de vol.
depuis sa promotion au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur
a obtenu en Extrême Orient 5 Citations à l'ordre de l'Armée
Aérienne.
Commandeur de la Légion d'Honneur le 10 Décembre 1947, cette
citation annule et remplace la citation à l'ordre de l'Armée
Aérienne accordée par Décision du 2 Janvier 1951 de
Monsieur le Ministre de la Défense Nationale.
Elévation comportant l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme.
Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne en date du 31
Août 1949.
Commandant Boudier Michel - 5eme Escadre de Chasse -
"Officier pilote de Chasse continuant
en INDOCHINE a mettre en pratique son habileté légendaire,
Vient d'effectuer avec plein succés dans des conditions souvent difficiles,
91 nouvelles missions de Guerre en 88 Heures 15 de vol, notamment le 1er
Mai 1948 a aneanti avec ses équipiers un rassemblement rebelle particulièrement
important et activement défendu. A eu son avion touché au cours
de l'action.
"Totalise 628 missions de Guerre en
636 heures 30 de vol"
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des THEATRES
D'OPERATIONS EXTERIEURS avec Palme.
A D I E U X
par le Colonel de la SALLE
Chef du détachement Air 62/139
RAMSTEIN
---
Colonel BOUDIER,
Pendant votre vie toute entière
tournée vers l'action, vous n'aimiez ni les discours, ni les éloges.
Mais pourtant, je ne peux pas vous laisser quitter la 4e ATAF sans
dire à vos camarades, à vos amis qui vous pleurent ici, ce
que vous avez été, ce que vous avez fait.
La vie du Colonel BOUDIER a été
brève, sa carrière fulgurante. Son existence ressemble à
celle de héros de légende tant elle fut remplie de faits d'armes
et de gloire.
A 18 ans, en 1938, le jeune Michel
BOUDIER s'engage dans l'armée de l'Air. Il est élève
pilote puis breveté en Janvier 1940. Il poursuit son entraînement
jusqu'à ce que la débƒcle de Mai-Juin l'interrompe. Son Extrême
jeunesse, son désir instinctif de se battre, firent que pour lui la
période troublée de l'Armistice de juin 1940 ne posa aucun
problème.
Il rallia l'Angleterre, faisant ainsi
partie du petit noyau des premiers français qui entourèrent le Général
de GAULLE. Après de long mois d'attente impatiente et d'entraînement,
il est enfin affecté successivement au Squadron de la R.A.F. ne
321 puis au Groupes de Chasse ILE DE FRANCE et ALSACE, Groupes prestigieux
de la France Libre.
Là, pendant trois ans, ses exploits
se mélangeront à ceux de SCITIVAUX, MARIDOR et MOUCHOTTE que
tous les Français connaissent.
En Juillet 1944, le Sergent Michel
BOUDIER est devenu le Capitaine BOUDIER aux 8 victoires officielles et 7
probables, aux 326 missions de guerre (chiffre fantastique), fameux par son
courage, son habileté et sa chance; mais sa chance l'abandonna le
9 Juillet 1944, jour où il fut descendu au-dessus de la France. Blessé,
il fut maltraité, mal soigné, menacé de mort, traîné
devant l'un des pelotons d'exécution, gracié à la dernière
seconde, et finalement ne dut son salut qu'à son endurance et à
l'arrivée des Armées Alliées qui le délivrèrent
en Avril 1945.
La guerre était finie mais surtout
pour ceux qui ne l'avaient pas faite. Pas pour le Capitaine BOUDIER. A peine
remis, il demande à partir pour l'Indochine où de 1946 à
1950 il effectua en deux tours d'opérations plus de 400 missions de
guerre et gagna encore de nouvelles citations. Je ne vous mentionne pas les
diverses affectations qui suivirent, disons seulement qu'elles furent toutes
marquées par leur caractère opérationnel et navigant.
En 1952 s'était ouvert, par
son mariage, une autre vie, une vie de famille aussi heureuse qu'avait été
brillante sa vie de guerrier. C'est vous, Madame, qui lui avez donné
cette douce vie, de beaux enfants, et qui plus tard, au temps des souffrances,
avez su le soutenir jusqu'au bout.
Grand Officier de la Légion
d'Honneur, Compagnon de la Libération, D.F.C., Croix de Guerre aux
19 palmes, héros et as de guerre, le Colonel BOUDIER à ses
camarades français et étrangers de la 4ème ATAF devait donner
une dernière et rare leçon. En effet, sans illusion sur la maladie
dont il se savait atteint, le Colonel BOUDIER avait décidé
tout simplement de travailler jusqu'à la limite. C'est ce qu'il fit,
suscitant ainsi l'admiration de tous, Français et étrangers.
Dans cette admiration nous englobions
Madame BOUDIER qui sut rester souriante dans l'angoisse et jusqu'au dernier
jour aida son mari.
Au nom de tous, j'exprime à
la famille du Colonel BOUDIER notre profond regret, et à vous Madame,
nos affectueuses et respectueuses condoléances.
A D I E U X
par le Général de Corps Aérien R.V. MARIAS
Commandant en Second la 4e ATAF
---
Colonel BOUDIER,
Il appartient au dernier des chefs
directs que vous ayez eu sur cette terre de vous dire l'Adieu de l'Armée
de l'Air. A cet Adieu j'associe également vos amis canadiens, américains
et allemands de la 4e Force Aérienne Tactique Interalliée.
Si l'on considère, d'un c“té,
la grandeur des personnalités présentes autour de votre dépouille,
la dignité des corps collectifs qui sont venus ici honorer l'un de
leur membres, l'éclat de la cérémonie qui vient d'être
célébrée dans un des lieux les plus lourds de gloire
militaire, et si, d'un autre c“té, l'on se rappelle la limpide simplicité
de votre vie et de votre comportement journaliers, l'on ne peut que chercher
dans votre carrière et votre caractère l'explication de cet
étonnant contraste.
Il s'agit en effet d'une vie pratiquement
toute consacrée à l'Armée. Il s'agit aussi d'une carrière
d'exception : 25 années de services effectués - presque tous
en unités navigantes - et bien souvent à la pointe du combat,
car, tant que les forces physiques ne vous faillirent point, vous avez recherché
les risques et les dangers que notre époque de guerre et d'opérations
incessantes n'a que récemment cessé d'offrir à ceux
qui s'y sentaient voués.
Quant en 1936 à peine sorti
de l'adolescence, vous vous engagez dans l'Armée de l'Air, déjà
monte à nos frontières l'orage de la guerre; tout jeune pilote
en 1940, et avide de combattre, dès le 24 Juin, vous êtes à
LONDRES et vous engagez aussit“t dans les Forces Françaises Libres.
En Septembre 1941 - après un
an d'instruction qui a du vous semblez bien long - vous atteignez votre premier
but, et rejoignez un Escadron de Chasse sur le front d'Angleterre; jusqu'en
Juillet 1944, aux fameux Groupes ILE DE FRANCE et ALSACE durant 34 mois sans
interruption autres que de brefs repos, vous ne quitterez plus le combat.
Vous allez d'exploit en exploit et de Victoire en Victoire, comme l'indique
le palmarès suivant :
440 heures de vol de guerre
337 missions de chasse tactique
12 citations à l'ordre de l'Armée
7 victoires homologuées et 8 probables
la Légion d'Honneur (Chevalier, puis Officier)
la Croix de guerre tchécoslovaque
la Croix de guerre britannique et naturellement la Croix de guerre française
avec 11 palmes et 1 étoile.
Vous n'avez encore que 23 ans, et vous
voila chargé d'honneurs, Capitaine, et Commandant d'une Escadrille
du brillant Groupe de Chasse ALSACE. Votre compétence de pilote de
chasse est tellement reconnue par nos alliés et vos amis de la R.A.F.
que bien souvent, vous exercez le commandement en vol d'une escadre entière;
et cette dignité non reconnue par un titre, puisqu'aussi fugace que
les dispositifs aériens, est peut-être l'une de celle qui vous
font le plus d'honneur parce qu'elle témoigne la confiance des camarades
de combat.
Les notes de vos chefs et les souvenirs
que m'ont confiés certains de vos camarades d'alors, déclarent
que les pilotes aimaient travailler sous vos ordres parce que votre habileté,
votre exemple, votre gentillesse naturelle et votre modestie, vous donnaient
cette précieuse qualité du chef, de pouvoir inspirer aux autres
le désir et la volonté de bien faire et d'aller jusqu'au bout,
indépendamment même de tout appel au devoir et à la discipline.
Le 19 Juillet 1944, un jeune chasseur
ami, que, l'ayant identifié, vous aviez vu derrière vous sans
méfiance aucune, vous abat au-dessus du territoire français. Jusqu'en
Avril 1945 où vous serez libéré par les troupes amies,
c'est une douloureuse aventure de tentative d'évasion, d'arrestation
par la Gestapo, d'emprisonnement, et de tortures variées physiques
et morales, dont votre modestie et votre discrétion réservaient
le récit aux vrais camarades seulement et dans les vrais moments d'amitié.
Mais voici que débutent les
événements d'Indochine et vous vous portez volontaire; entre
1947 et 1950, vous effectuez deux séjours, soit 30 mois de présence
en opérations, et ce ne sont pas là deux séjours tranquilles
:
480 heures de vol en opérations
421 missions
6 citations avec 6 palmes
Vous obtenez évidemment la Croix
des Théâtres d'Opérations Extérieures et vous êtes
fait Grand Officier de la Légion d'Honneur, chose rare pour un Lieutenant
Colonel.
Dès lors la maladie vous affecte
trop souvent et la vie militaire classique, si l'on peut ainsi dire, absorbe
votre activité. Votre compétence unique vous fait utiliser
comme Directeur du Centre de formation des pilotes à SIDI-AHMED, puis
comme Commandant d'Escadre à RABAT-SALE; des postes d'Etat Major vous
attendent dans les commandements nationaux ou interalliés, dont la
dominante est toujours la compétence en matière d'opérations,
jusqu'à votre dernier poste, celui de Directeur des Opérations
Offensives de la 4e Force Aérienne Tactique Interalliée.
Ce dernier poste, vous le rejoignez
déjà gravement atteint par un mal que bient“t l'on identifie
comme inexorable. Vous savez dès lors que vous êtes sur le chemin
de la mort et vous organisez votre dernier combat. Vous décidez de
rester à votre poste de travail jusqu'au bout - montrant assez de
force d'ƒme pour maintenir - sauf à de rares moments devant vos intimes
- un semblant de croyance au futur rétablissement.
Vos camarades de travail et subordonnés
des quatre nations de l'ATAF qui aimaient votre modestie et votre gentillesse,
admirent maintenant ce courage sans emphase et cette énergie; mais
ils vous voient avec émotion et peine vous affaiblir au long des jours.
Arrive enfin l'événement attendu de tous et pourtant soudain.
Le Dimanche 23 juin 1963, le Colonel BOUDIER meurt sans souffrance dans son
foyer, comme une lampe épuisée qui s'éteint au souffle
imperceptible de Dieu.
Autour de lui se trouve sa famille
qui fut avec son métier militaire, et tout particulièrement
durant sa dernière année, le motif suprême de ses pensées
et de sa conduite.
L'Armée de l'Air retiendra l'exemple
de cette vie de courage Extrême, d'extraordinaire modestie et de dévouement
aux vertus militaires et à la Patrie.
Colonel Michel BOUDIER, au nom de l'Armée
de l'Air
ADIEU
A D I E U X
par le Général d'armée aérienne VALIN,
Membre du Conseil Supérieur de la Défense,
---
Les obsèques du Colonel Michel Boudier, décédé
des suites d'une longue et douloureuse maladie, ont eu lieu le 29 juin, en
l'église Saint-Louis-des-Invalides.
De nombreuses personalités assistaient à
cette cérémonie, parmi elles : le général d'armée
aérienne Stehlin, Chef d'état major de l'Armée de l'Air,
le général d'armée aérienne Martin, inspecteur
général de l'Armée de l'Air, le général
d'armée aérienne Valin, membre du Conseil Supérieur
de la Défense et de l'Air, représentant le Grand Chancelier
de l'Ordre de la Libération, l'amiral Lahaye, le général
de corps aérien Marias, commandant en second la 4e A.T.A.F.,
de group-captain Watkins, le colonel Hannon et le lieutenant-colonel Maus,
tous trois de la 4e A.T.A.F., et le colonel Duperier, député
de Paris.
Après la messe célébrée par
le père Solvignon, Aumônier de la participation française à
la 4e A.T.A.F. à Ramstein et l'absoute donnée par le
père Vincent Godard, ancien Aumônier de l'Air des F.A.F.L. à
Londres, le général d'armée aérienne Valin a
prononcé une allocution retraçant la vie du disparu :
"Hélas! l'Armée de l'Air est en deuil et
nous sommes réunis ici pour rendre un ultime hommage au colonel Michel
Boudier qui fut un héros de la dernière guerre. Le sort est
injuste qui vient frapper, par le coup de traîtrise d'une maladie, celui
qui a frôlé plusieurs centaines de fois la mort dans les ciels de
bataille de l'Europe, ou bien, en survolant la jungle du lointain Orient.
"Né le 8 janvier 1920 à Paris, Michel Boudier,
après de solides études se sent attiré par l'aviation.
Il s'engage dans l'Armée de l'Air pour une durée de trois ans
le 12 décembre 1938 en qualité d'élève pilote.
Affecté à l'école de pilotage d'Angers le 25 août
1939, il est breveté pilote militaire le 21 janvier 1940 et envoyé
en unité de perfectionnement, mais l'armistice survient et l'empêche
de donner la moindre mesure de ses moyens.
"N'acceptant pas la défaite Boudier s'évade
et rejoint l'Angleterre où il s'engage aux Forces Aériennes
Françaises Libres le 1er juillet 1940. Après un court séjour
à Odiham où les Français ont beaucoup admiré les exploits
des pilotes de chasse britanniques pendant la fameuse bataille d'Angleterre,
il est envoyé le 17 août 1941 dans une de ces formations appelées
couramment par leurs initiales O.T.U. (Operational Training Unit), dernier
stade de l'instruction avant l'unité de combat. C'est ensuite au Squadron
232, en novembre 1941, qu'il va faire ses premières armes qui seront
d'ailleurs des coups de maître.
"Je citerai en particulier celui-ci où étant
en patrouille au-dessus de la Manche avec le sergent-chef Debec, il
n'a pas hésité à attaquer 12 Me.109 qui tentaient une
action à basse altitude sur la cité anglaise. Impressionnée,
la formation ennemie fait demi-tour, reconduite par Boudier qui n'abandonne
la poursuite que lorsqu'il voit l'un des Messerschmidt traîner derrière
lui une longue fumée noire.
"Après avoir combattu au groupe "Ile-de-France"
jusqu'à la fin 1942, Michel Boudier est affecté au groupe "Alsace"
où il prend le commandement de l'escadrille "Mulhouse". Il est promu
capitaine le 16 mars 1943. Il y continue à faire l'admiration des
aviateurs alliés grâce au courage et à la maîtrise dont il
fait preuve au cours de nombreux sweeps effectués sur la France et
la Belgique. Son plus bel exploit c'est d'avoir, le 27 juillet, avec son
escadrille et dans le ciel de France, abattu 5 F.W.190, en mettant plusieurs
autres hors de combat sans subir lui-même de perte, accomplissant ainsi
avec un plein succès la protection aérienne d'une mission de
bombardement alliée qui lui incombait.
"Affecté à l'A.F.U. ne15 le 19 octobre
1943, il est immédiatement muté au Headquarters de Défense
de Grande-Bretagne le 10 décembre 1943. Son court passage à
ces différents postes lui permet de développer ses connaissances
et de se faire apprécier. De nouveau affecté au groupe "Alsace"
le 16 février 1944, il reprend ses exploits qui lui valent la citation
suivante à l'ordre de l'Armée :
"Chef d'escadrille de premier ordre qui, au cours de son second tour d'opération
vient d'effectuer sa 200e mission de pénétration à
l'intérieur des lignes ennemies. S'est distingué en détruisant
au sol de nombreux objectifs ennemis tout particulièrement défendus.
A ramené plusieurs fois son appareil endommagé. Son courage
inlassable mérite d'être cité en exemple."
"Il est malheureusement abattu au cours des opérations
de Normandie le 9 juillet 1944 après avoir détruit un Me109.
Ayant sauté en parachute et n'étant pas blessé, il trouve
le moyen de contacter un réseau d'évasion. Mais hélas!
la Gestapo réussit à le retrouver, il est incarcéré,
maltraité pendant trois mois et condamné à mort. Son
attitude, son mutisme en ce qui concerne le réseau dont il faisait
partie ont impressionné ses juges qui le reconnaissent enfin comme
un soldat régulier et l'envoient en Allemagne dans un camp de prisonniers.
L'avance alliée le libère le 18 mai 1945.
"Jusqu'à cette date, il avait effectué 337
missions de guerre en 436 heures de vol, remportant 8 victoires officielles
et 7 probables.
"Après deux mois de repos, le capitaine Boudier
est affecté comme adjoint, en juillet 1945, au commandement du Groupe
de Chasse 2/5 "Lafayette".
"Mais si le canon s'est tu en Europe, il gronde encore
au bout du monde. Fidèle à la devise des F.A.F.L. "Combattre
partout où l'on combat", Boudier y court. Volontaire pour servir en
Indochine, il est mis à la disposition du Commandement de l'Air en
Extrême-Orient le 31 décembre 1946. Là on le retrouve
successivement à la 2e Escadre de Chasse comme chef des 2e
et 3e bureaux, à la 4e Escadre de Chasse comme chef
des opérations, à la 5e Escadre de Chasse comme chef
du 3e bureau, et enfin commandant du Groupe de Chasse 1/5 "Vendée".
A tous ces postes, il obtient d'excellents résultats et les 421 missions
effectuées en 482 heures de vol en opérations marquent d'une
manière exceptionnelle l'importance du rôle qu'il a joué dans
la lutte contre le Viet Minh.
"A la fin de son deuxième séjour en Indochine,
son expérience est mise à profit pour la transformation des
unités qui devront y être envoyées. C'est à cette
intention qu'il est affecté comme adjoint au commandement de la base
aérienne de Sidi Ahmed, du 1e décembre 1950 au 1e
mars 1951 et qu'il prend ensuite le commandement du centre d'entraînement
opérationnel d'Oran qu'il assume jusqu'au 1e octobre 1952.
"Après deux années passées à
l'état-major de la 5e Région Aérienne à
Alger, où il aura la charge du 3e bureau, le lieutenant-colonel
Boudier reçoit, le 31 mars 1955, le commandement de la 8e Escadre
de Chasse à Rabat. Il est noté comme pilote hors de pair aux
qualités exceptionnelles, et un chef de dispositif confirmé.
Ce sont les premières années de la rébellion algérienne.
Malheureusement son état de santé ne lui permet pas de rester
en Afrique du Nord où il aurait certainement acquis d'autres titres
glorieux à augmenté le nombre déjà imposant de
ses 18 citations obtenues pendant la deuxième guerre mondiale et en
Indochine.
"Le 8 janvier 1957, le lieutenant-colonel Boudier est
affecté à l'état-major des Forces Aériennes Alliées
à la Direction Logistiques, jusqu'au 12 février 1960.
"Puis nous le retrouvons sous-chef d'état-major
au commandement de la 3e Région Aérienne à Bordeaux
où il restera jusqu'au 9 juillet 1962.
"Son passage à l'état-major des Forces Aériennes
Alliées le fait retenir pour la 4e A.T.A.F. à Ramstein
où il est affecté le 9 juillet 1962. C'est là que, conscient
de son mal, il a voulu rester à son poste jusqu'au bout, donnant ainsi
à ses officiers, à ses enfants, à ses amis, le plus
bel exemple du devoir que l'on accomplit malgré tout.
"Le colonel Michel Boudier était Grand Officier
de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération et décoré
de la D.F.C. britannique.
"J'ai déjà parlé de ses 18 citations.
Ses enfants, qui sont encore si jeunes, pourront en les lisant, y trouver
les pages glorieuses écrites par les F.A.F.L. et par l'Armée
de l'Air sur ce monument unique dans le monde qu'est l'histoire de la France.
"Madame, c'est avec une infinie tristesse qu'au nom de
cette Armée de l'Air, au nom des Compagnons de la Libération
et ceux de la Résistance, je m'incline devant votre douleur. Personnellement,
je partage votre peine d'autant plus profondément que Michel a été
l'un de mes plus glorieux et fidèles compagnons de cette époque héroïque
au cours de laquelle, suivant le général de
Gaulle, nous ne pensions, à chaque jour, à chaque heure, qu'à
la libération de notre pays."
PARTICIPATION AUX PRIERES DE L'ABSOUTE.
Eglise Saint Louis des Invalides,
Obsèques du Colonel Michel Boudier.
---
L'émotion qui nous étreint tous, au moment
de rendre les derniers honneurs militaire et liturgiques au prestigieux héros
de l'Armée de l'Air, le Colonel MICHEL BOUDIER.
La présence d'une épouse et de jeunes enfants
tendrement aimés, et la pensée qu'un tel époux, qu'un
tel père, hélas n'est plus, l'hommage des autorités
de l'Armée Française et de l'OTAN, venues en si grand nombre entourer
ce grand soldat comme d'une vivante couronne de gloire, à son ultime
prise d'armes, la stupeur attristée de ses chefs et de ses Compagnons
de la FRANCE LIBRE, dont je revois ici tant de visages, ma très grande
peine, enfin, comme Aumônier des F.A.F.L. et comme ami bouleversé,
tout, en ce lieu de prière et de grave médiation, tout invite
au silence des grandes douleurs, dans l'humilité et le respect.
Et tel serait bien ma part, ce matin, si je n'avais été
prié par le T.R. Père BOUGEROL, Aumônier Général
de l'Armée de l'Air, et par le Révérendissime Père
Abbé de Mondaye, ami personnel du cher défunt et de sa famille,
de prononcer les paroles de la Consolation Chrétienne, et, au creux
même d'un deuil aussi brutal, d'annoncer le message du Seigneur :
"Amis, ne pleurez pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance".
Le juste éloge du héros de tous nos cieux
de guerre depuis vingt ans - celui de l'officier français exemplaire - celui
de sa brillante carrière dans l'Armée dont il fût si
passionnément épris jusqu'à son dernier souffle : l'Aviation
de Chasse - de digne éloge, c'est à des voix plus autorisées
que la mienne à le faire.
Recueillions plut“t avec piété les valeurs
évangéliques dont était riche la personnalité
morale de Michel Boudier ; qu'il ne voulut construire que de matériaux
de choix.
Je voie la vie et le caractère de cet homme de
coeur comme somme par cette devise : "L'amour de la justice, dans l'Obéissance,
par le sacrifice".
En 1940, il ne lui parut pas juste que des fils de France
fussent écartés des combats qui devaient rendre la liberté
au monde et ramener la victoire dans le camp des alliés. C'est
dans ses sentiments qu'il vint en Grande-Bretagne et qu'il y fut l'un des
premiers à répondre à l'appel du 18 JUIN.
Ce choix, il le fit en toute liberté ; mais il
comprit que, pour exclure tout esprit d'aventure, là, le devoir de
l'Obéissance militaire n'en pouvait être que plus rigoureux,
et, plus absolu, l'esprit de sacrifice. S'il eut sa grande part de gloire
dans l'étonnante épopée des F.A.F.L. il ne s'y haussa
qu'au prix de grands renoncements, moyennant une constante maîtrise de soi,
soumission entière à l'exigeante discipline de vol et de combat
en escadrille.
Après tant d'exploits, tant de victoires, l'on
s'étonnait de son extraordinaire modestie.
Ceux qui d'entre nous le connaissaient avec plus de profondeur
savaient qu'une seule joie l'habitait : celle du devoir accompli, celle du
travail bien fait.
Il attachait trop de prix à la vérité
intérieur d'une vie voulue toute entière au sérieux
d'une grande mission pour ne pas éprouver qu'il y eut comme une profanation
de son idéal à le prêter aux feux d'artifices du monde
des apparences.
Cette absence totale de suffisance, jointe à un
sens exquis et discret de la camaraderie, lui conciliait tous les coeurs.
Parmi ces compagnons d'armes j'ai connu maints héros prestigieux :
je n'en ai pas connu de plus aimé que lui, de plus entouré
du respect de ses pairs et de l'admiration de ses hommes.
Or ce sont la des disciplines et des vertus du Royaume
de Dieu : comment n'y pas reconnaître la foi, l'humilité, l'humanité
du Centurion de l'Evangile ?
Aux héros, le devoir se présente souvent
avec l'exigence du sacrifice suprême.
La mort du soldat, combien de fois Michel BOUDIER ne l'a
t'il pas affronté dans les ciels de bataille, puis dans les prisons
de la Gestapo ? Avec quel sang-froid, avec quelle fierté calme, ne
l'avait-il pas cent fois défiée ? Hélas, la voici devant
nous, combien sournoisement survenue ...
Ah, chrétiens, comme il est
dur d'obéir à la volonté divine quand l'Amour semble
exiger une victime en croix.
L'an passé, au Val de Grâce, alors que je voyais
mon cher colonel BOUDIER pour la dernière fois ici-bas, je sus qu'il
était parfaitement lucide sur la gravité du mal qui devait
l'emporter. Il ajouta à mon admiration quand je le vis, en cette heure
de vérité, uniquement soucieux de revenir au plus t“t dans
son foyer et à son poste de commandement de l'aviation de chasse française
en Allemagne.
Cette fois-là, encore, sans phrase et sans tremblement,
mais avec sa sérénité et sa simplicité coutumières,
il faisait face.
Ainsi il est entré dans la lumière et dans
la vie de Dieu : fidèle à lui-même jusqu'au bout.
Ah, il est bien le disciple, il est bien le frère
de Celui dont Saint-Paul nous dit, dans l'Epitre aux Hébreux, que
"Tout Fils de Dieu qu'il fût, il apprit par ses souffrances ce que
c'était qu'obéir."
Et maintenant le voici dans cet espace, au coeur du sanctuaire. Nous y voyons
déployés les symboles patriotiques du deuil de l'Armée
de l'Air et, les élevant jusqu'à elle, la croix de Jésus-Christ,
ce carrefour de l'Eternité au-dessus du pathétique écoulement
du temps humain ...
Cet espace, la liturgie catholique le désigne d'un
terme plein de noblesses militaire et de compatissante humanité :
"Castrum doloris, le camp de la douleur."
Oui, c'est là que notre douleur prend le chemin
du ciel. Notre cher et glorieux disparu, notre frère chrétien
entend la le Seigneur lui dire :
"NE crains rien, c'est moi. Moi, le
Premier et le Dernier : Le Vivant ; j'ai été mort, et me voici
vivant pour les siècles des siècles." (Apocalypse, Chap. I,
Vers.17.).
Si le Christ est mort et s'il est vivant, c'est pour que
vive éternellement notre ami qui fût un homme de l'Evangile
par l'esprit de Justice, d'Obéissance et de Sacrifice.
La défense de l'idéal qu'il a poursuivit
toute sa vie si généreusement le rapproche de ces héros
dont parle la Sainte
Ecriture auxquels Dieu réserve une grande récompense, "car
ils se sont endormis dans la piété", c'est-à-dire, selon le
contexte de ce passage biblique, dans l'AMOUR DE LA PATRIE.
Père Vincent GODARD.