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CHRONIQUE de Jean BELOTTI décembre 2016





LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
TABLE





*Quelle est votre perception de la nature?
* Il convient donc non seulement de la respecter mais de la protéger?
* De quels changements environnementaux avez-vous été témoin pendant votre vie?
* Le rôle de cette couche d’ozone n’étant pas forcément connu de tous, pouvez-vous en dire quelques mots?
* D’après vous, la climatologie peut-elle prévoir ces changements?
* Ces variations de climat sont-elles prévisibles?
* Quel est votre point de vue sur l’écologie?
* Quelques précisions sur les conséquences d’un réchauffement de la planète?
* Ces causes de ces variations essentiellement naturelles, ne sont-elles pas concomitamment humaines?
* Deux mots sur l’effet de serre dont il est souvent question?
* À savoir?

* Une conclusion?





* Question : Quelle est votre perception de la nature?

* Réponse : Parler de la Nature englobe le monde dans son ensemble, abstraction faite de l’intervention des hommes. Cela comprend donc tout l’Univers, l’ensemble des phénomènes naturels (astres, vents, cyclones, marées...) et non seulement la matière (minéraux, eau, feu,...), mais également les plantes et toutes les formes de vie.

Considérant que prétendre résumer en quelques mots ce qu’est la Nature serait une gageure, je ne dirai simplement, ici, que le fait d’en parler me fait penser systématiquement aux mystères de l’Univers et de la vie. La terre, heureux hasard ou conception intelligente?

Il reste que force est d’admettre que l’on ne peut être qu’en admiration devant les merveilles de la Nature. Malheureusement, nos activités professionnelles - sauf exceptions - ne nous laissent pas suffisamment le temps de les contempler, de les admirer. J’ai cependant constaté que l’intérêt pour les choses de la nature était croissant avec l’âge.

C’est ainsi qu’approchant de la fin du voyage, nous sommes plus disponibles pour admirer le trésor inépuisable des couleurs et des sons, des formes et des rythmes, modèle inégalé de développement total et de variation perpétuelle. Quelle profonde émotion procure l’observation d’un coucher de soleil, d’un arc-en-ciel, de grandioses montagnes enneigées, d’arbres fruitiers en fleurs, un chant d’oiseaux, un vol de flamands, des parades nuptiales de certains oiseaux, etc., etc. Sans oublier les milliers de couleurs des fleurs, des oiseaux, des poissons, des forêts, ce qui conduit à subodorer que c’est un artiste qui a été chargé de les concevoir? Alors, bien sûr, comme l’affirmait Vaclav Havel : “Nous devons respecter, avec l’humilité des sages, les limites de la nature et le mystère qu’elles cachent, en reconnaissant qu’il y a quelque chose dans l’ordre du vivant qui dépasse très évidemment toute notre compétence”.

J’ai également en mémoire quelques citations qui sont propices à la méditation :

- d’Hubert Reeves : L'homme est fou. Il adore un Dieu invisible et détruit une nature visible, inconscient que la Nature qu'il détruit est le Dieu qu'il vénère”.

- de Victor Hugo : “C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas”.

- de François Mauriac : Il ne sert de rien à l’homme de gagner la Lune s’il vient à perdre la Terre”.

- d’Abel Allen : “Le grand secret de la vie est d’apprendre à vivre en harmonie avec les lois de la Nature. Les lois de la Nature sont les lois universelles divines et sont là pour guider l’humain. L’humain ne fait-il pas partie intégrante de la Nature?.



* Il convient donc non seulement de la respecter mais de la protéger?



Effectivement. Et il est rassurant d’apprendre que de très nombreux organismes, NGO (“Non-governmental organization”) et associations de protection de l'environnement occupent un rang privilégié parmi les acteurs participant aux débats publics sur les questions d'écologie et de développement durable. Je ne peux manquer, ici, d’en citer quelques-unes qui ont une vocation internationale.

- “WWF” est la première organisation planétaire mondiale pour enrayer et inverser le processus de dégradation de la planète, en recherchant dans le monde entier la concertation pour la mise en œuvre de solutions concrètes et durables.

- “Greenpeace”, NOG militante de défense de l’environnement par excellence, compte près de trois millions d’adhérents répartis à travers le monde. Ses campagnes prennent souvent la forme d’actions directes non-violentes, mais aussi d’activités de lobbying et de recherche.

- Le “Réseau Océan Mondial” œuvre pour protéger la vie marine, les océans couvrant plus de 70% de la surface de notre planète. Tenant comte que les populations de poissons baissent fortement, que les récifs coralliens se dégradent, que les pollutions (déversement de produits toxiques dans les mers, les océans et les fleuves) menacent toujours la vie marine.

- La “Société nationale de protection de la nature” (doyenne des défenseurs de la nature ayant été crée en 1854) mène des actions de sensibilisation avec son réseau d’adhérents. Elle diffuse des positions scientifiques via des publications, et joue le rôle d’expert et d’incitateur auprès des Pouvoirs publics. Également important : Elle crée et gère des espaces naturels ainsi que des réserves pour espèces animales et végétales menacées.

- La “Ligue ROC”, association présidée par Hubert Reeves (astrophysicien et écrivain bien connu) veut notamment préserver la faune sauvage, défendre les droits et les intérêts des non chasseurs et faire reconnaître le statut d’“être sensible” pour tout animal et particulièrement pour les mammifères et les oiseaux.

- La “Ligue pour la protection des oiseaux” est une antenne française de “BirdLife International” qui lutte pour la protection des oiseaux et des écosystèmes dont ils dépendent. En plus d’œuvrer pour un développement durable, chaque année, ses membres et son réseau de bénévoles sauvent des milliers d’oiseaux des marées noires et des pollutions marines.

- L’association internationale “Mountain Wildernesse” incarne la sauvegarde de la montagne sous tous ses aspects, mais plus spécifiquement celui de la nature sauvage non transformée par l’activité humaine. Elle est dotée de branches nationales afin de dialoguer avec les pouvoirs publics et de mener des actions concrètes, ponctuelles et pédagogiques.

- Le programme de l’Unesco “L’homme et la Biosphère” (réseau MaB pour “Man and Biosphère”) est très présent sur le terrain grâce au réseau mondial des réserves de biosphère. Celles -ci doivent favoriser une relation équilibrée entre l’homme et la biosphère.

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Citoyen français, je suis également réconforté en apprenant qu’en France, près de 3.000 associations locales se regroupent au sein de la “Fédération nationale France Nature Environnement”, en ne citant ici que la “Fondation Nicolat Hulot pour la nature et l’homme” qui s’engage pour l’éducation à l’environnement en diffusant des connaissances sur l’état écologique de la planète. Elle souhaite convaincre le grand public, comme les collectivités et les entreprises, de changer de comportement pour un développement durable. D’utilité publique, elle délivre aussi des aides financières pour certains projets.


* De quels changements environnementaux avez-vous été témoin pendant votre vie?

Chacun d’entre nous perçoit ces changements, certes, en fonction des informations transmises par les médias, mais également en fonction du climat qui est celui où il réside : climat tropical humide ou sec, subtropical, tempéré (océanique et continental), subarctiques, polaires, locaux et microclimats.

Personnellement, alors que j’étais dans ma prime jeunesse, je me souviens très bien que lorsque nous allions à pieds à la messe de minuit, une épaisse couche de neige recouvrait tout le paysage. De nos jours, des hivers sans neige sont fréquents.

J’ai été également très impressionné, entre autres, par l’aggravation des diverses pollutions, en apprenant par exemple, celle de l'air (ou pollution atmosphérique) touchant les grandes villes, par les gaz d’échappement des voitures et des fumées ; celle des rivières dans lesquelles le déversement de produits toxiques supprime toute vie aquatique ; celle de la déforestation de 13 millions d'hectares de forêts tous les ans alors que les forêts contribuent notamment à atténuer le changement climatique. Également, inquiet des conséquences de la destruction de la couche d’ozone.

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* Le rôle de cette couche d’ozone n’étant pas forcément connu de tous, pouvez-vous en dire quelques mots?

Le trou dans la couche d’ozone, située à quelque 25 kilomètres d'altitude, qui nous protège du rayonnement nocif du soleil fait partie des plus étendues jamais observées, avec une superficie de 28,2 millions de km². Le phénomène est attribuable à des conditions météorologiques plus froides que d'ordinaire en haute altitude, c’est-à-dire dans la stratosphère. D'une manière générale, cependant, cela n'inverse pas la reformation de la couche d'ozone à long terme prévue pour les prochaines décennies.

La destruction de cette couche et également due aux activités humaines. Cela étant dit, bonne nouvelle : le Protocole de Montréal de 1987 relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, a permis d'éliminer progressivement les produits chimiques les plus nocifs que l'on trouvait dans les équipements de réfrigération et d'isolation. Grâce à une large observation dudit Protocole et au développement par l'industrie de substituts «inoffensifs pour l'ozone» aux produits chimiques désormais contrôlés, l'accumulation totale en substances appauvrissant la couche d'ozone a ralenti et a commencé à décroître. Selon les prévisions, la couche d'ozone devrait être, en grande partie, reformée vers le milieu du XXIème siècle, bien qu'au-dessus de l'Antarctique, ce sera plus tard et il faudra sans doute attendre 2070.

* D’après vous, la climatologie peut-elle prévoir ces changements?

Deux mots sur la climatologie. Elle étudie les interactions entre l'atmosphère, l'océan, la cryosphère, la lithosphère et la biosphère de la Terre, qui sous l'effet du rayonnement solaire, détermine le climat de la planète. L'énergie reçue est absorbée différemment par les diverses composantes. Les océans représentent le principal réservoir de la chaleur capturée et d'humidité. Ils l'échangent principalement avec l'atmosphère. La position des courants marins et leur température de surface influent sur une grande partie du climat. Les continents et surtout le relief introduisent des barrières physiques à ces échanges qui modifie grandement la distribution des précipitations, de la chaleur et de la végétation.

Quant à la variabilité climatique, elle nécessite de se plonger dans l’histoire du climat, avec la paléoclimatologie et le réchauffement climatique.

Il est connu que le climat global varie incessamment à toutes les échelles de temps : temps profond géologique (centaine à dizaine de millions d'années), temps du quaternaire (million d'années), temps de la préhistoire et de l'histoire humaine (dizaines de milliers à milliers d'années), temps de l'époque actuelle (centaines à dizaines d'années), selon des oscillations irrégulières continues enchaînant des périodes, des stades et des phases plus ou moins longs de chauds et de froids relatifs plus ou moins intenses depuis 10 ans. Retenons que la période interglaciaire actuelle de réchauffement a débuté il y a 20.000 ans, à la fin de la dernière période glaciaire. Des calottes glaciaires, atteignaient alors plusieurs kilomètres d'épaisseur, recouvrent le nord de l'Amérique (jusqu’à New York) et de l'Europe Depuis la déglaciation (15.000 /10.000 ans), il y a 15.000 ans, le réchauffement n’est pas monotone. Durant le dernier millénaire, le climat européen, par exemple, a été successivement doux et sec (entre 1000/1250), très variable (1250/1400), de plus en plus froid (1400/1600), très froid (1600/1850), peu à peu réchauffé (1850/1940), froid (1940/1950). Depuis, il se réchauffe de nouveau. Mais on ignore quelle sera la durée de cette nouvelle phase, quelle sera son intensité maximale et quand elle sera atteinte?

Les experts en la matière indiquent que la tendance actuelle aux hivers doux et aux étés humides annoncerait une phase de refroidissement. Cela dit, on ignore à quel terme?

* Ces variations de climat sont-elles prévisibles?

Les causes de ces variations sont essentiellement naturelles, Leurs effets principaux sont d’une part géomorphologiques (variations de l’épaisseur et de l’étendue des surfaces marines et terrestres englacées, du niveau et de l’étendue de l’océan mondial, de l’étendue et du modelé des terres émergées,...) et d’autre part environnementaux (changement et/ou évolution les écosystèmes, migrations, disparitions, évolutions de flores et de faunes selon les déplacements des zones climatiques).

Il en résulte que, constatées et étudiées par plusieurs sciences et techniques géologiques, archéologiques et historiques, ces variations paraissent chaotiques et sont imprévisibles, car les modèles prévisionnels d’évolution de leur cours dont disposent les experts sont bâtis sur des données disparates, hétéroclites, hétérogènes : observations géomorphologiques, paléontologiques, géochronologiques, météorologiques. Quant aux plus anciennes, elles sont empiriques, peu nombreuses, plus ou moins fiables, très dispersées dans le temps.

* Quel est votre point de vue sur l’écologie?

L'écologie est la science qui étudie les milieux et les conditions d'existence des êtres vivants et les rapports qui s'établissent entre eux et leur environnement ou plus généralement avec la nature. Deux tendances ont émergé, l’une “classique”, l’autre “profonde”.

Le terme «Écologie profonde» (en anglais : «deep ecology») a été créé par le philosophe norvégien Arne Næss. Elle est une branche de la philosophie écologique apparue dans les années 70, qui considère l’humanité comme étant partie intégrante de l’écosystème. Elle met au centre la totalité des espèces et des écosystèmes, contrairement à certains mouvements écologistes. L’écologie profonde s’inscrit donc les finalités humaines dans une perspective large, celle du vivant, afin de prendre en compte les besoins de l’ensemble de la biosphère, notamment des espèces avec lesquelles l’homme coévolue. Elle s’oppose donc à une écologie posant la satisfaction des besoins humains comme unique finalité de la préservation de la nature (nature = services), et attribuant donc au reste du vivant le statut de “ressource”. Ses partisans estiment donc que le monde n'est pas une ressource exploitable à volonté par l'Homme.

Pour faire bref, sans trahir l’esprit de cette philosophie de vie et vision du monde, l’écologie profonde aide chacun à se reconnecter à sa relation à la nature et à sa propre nature.

En résumé, l’économie profonde attribue plus de valeur aux espèces et aux différents écosystèmes que ne le font les mouvements écologiques classiques, ce qui entraîne le développement d'une éthique environnementale. Tandis que l'écologie classique, bien que développant de nouvelles alternatives, pose toujours la satisfaction des besoins humains comme finalité (anthropocentrisme) et attribue au reste du vivant le statut de «ressource», l'écologie profonde réinscrit les finalités humaines dans une perspective plus large, celle du vivant (bio centrisme) afin de prendre en compte les besoins de l'ensemble de la biosphère, notamment des espèces avec lesquelles la lignée humaine coévolue depuis des millions d'années. C’est à elle que je me rallie.

* Quelques précisions sur les conséquences d’un réchauffement de la planète?

* La désertification

Au sens commun du terme et selon les dictionnaires, la désertification c’est la transformation d’une région en désert. Le mot évoque l’avancée du désert aussi bien que la désertion des campagnes. En fait, pour les scientifiques et la communauté internationale il s’agit d’un phénomène de grande importance ainsi défini : Le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines”.

Cette dégradation des terres en zones sèches se manifeste par une détérioration de la couverture végétale, des sols et des ressources en eau, et aboutit à l’échelle humaine de temps, à une diminution ou à une destruction du potentiel biologique des terres ou de leur capacité à supporter les populations qui y vivent.

* Élévation du niveau des océans. En 50 ans, le niveau des océans s’est élevé de 10 centimètres du fait du réchauffement et de la fonte des glaciers et des calottes glacières. Cette tendance devrait se poursuivre, voir s’accélérer dans les années à venir prédisent les experts de la Nasa, pour une montée des océans d’au moins un mètre, inévitable dans les 100 à 200 ans qui viennent.

Une des conséquences de la montée du niveau des océans serait que de nombreuses grandes villes pourraient être envahies par les eaux, ce qui serait le cas de Miami, New York, Tokyo, Singapour, Amsterdam ou encore Rotterdam. “Si rien n’est fait pour réduire la consommation d’énergies fossiles, New York pourrait devenir inhabitable en 2085” nous dit R. Steven Nerem (Professor, Aerospace Engineering Sciences, Associate Director, Colorado Center for Astrodynamics Research Fellow, Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences University of Colorado at Boulder).

* Migrations : un rapport de l’ONU publié en 2012, prédisait qu’elles devraient continuer à se multiplier dans les décennies à avenir. Provoqués par les changements climatiques à l’origine de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, typhons, inondations, cyclones, tempêtes, inondations, sécheresses, avalanches, raz de marée ou tsunamis), ces catastrophes naturelles on conduit, selon les données de l’IDMC (“Internally Displacement Monitoring Centre”) à recenser plus de 83 millions de réfugiés climatiques entre 2011 et 2014.

* Disparition des espèces animales. En analysant les résultats d’une centaine d’études portant sur l’impact du réchauffement climatique sur la faune et la flore, des chercheurs américains ont établi qu’une espèce animale sur six pourrait disparaître si le rythme actuel des émissions de gaz à effets de serre se poursuit.

Selon cette étude publiée en mai 2015 dans la revue Sciences, le nombre d’espèces menacées d’extinction augmente à chaque degré Celsius en plus. Ainsi, dans le cas où les températures à la surface du globe augmentent de deux degrés par rapport à la période préindustrielle, ce sont 5,2% des espèces qui seraient touchées. Un chiffre qui atteindrait 16% en cas de hausse de 4,3 degrés.

Certains scientifiques affirment même que la 6ème extinction animale de masse a débuté, une situation que la planète bleue n’a plus connu depuis 66 millions d’années !

L'extinction actuelle, provoquée par l'impact des activités humaines sur les milieux, est comparable à une crise biologique majeure puisque d'ici à 2050, on considère que 25 à 50 % des espèces auront disparu. Malheureusement, ces dommages graves sur la biodiversité seront irréversibles à notre échelle. En effet, plusieurs millions d'années sont nécessaires pour recouvrir une diversité biologique suite à une extinction massive. De quoi être inquiété !

* Le manque d’eau

Au cours du XXIème siècle, la consommation de l'eau potable a doublé, dépassant ainsi le taux de croissance de la population mondiale. Cela amène à se poser des questions sur le futur de notre planète quant à sa quantité d'eau propre.

Dans les principales causes du manque d’eau dans le monde, se trouvent la pollution, la surconsommation et le gaspillage de nos jours, l'usage de l'eau dans le domaine de l'agriculture,... si bien que la nature ne renouvelle plus l'eau au même rythme qu'elle est consommée.

Les conséquences de ce manque d'eau seront dramatiques car la pollution diminuera la quantité d'eau douce et la contaminera ; la surconsommation de l'eau videra les nappes souterraines et asséchera alors les rivières et les cours d'eau, ce qui ne manquera pas d’augmentera le prix de l'eau potable ; les changements climatiques mèneront à la sécheresse, un phénomène que plusieurs pays sont en train de vivre, sécheresse qui nuira à l'agriculture et à la santé des animaux. Angoissantes  perspectives !

* La disparition de la Grande Barrière de Corail

Le plus grand récif corallien au monde, qui s’étend sur 348.000 km2 au nord-est des côtes australiennes, est menacé par deux phénomènes : l’augmentation de la température de l’eau et l’acidification des océans.

Un rapport de 2007 du “Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat” (GIEC), créé en 1988 par deux institutions des Nations Unies, mettait en garde contre le risque de blanchiment généralisé des coraux en cas d’augmentation de la température de l’océan de l’ordre de 2°C. En outre, d’après un rapport publié en octobre 2014 à l’occasion de la “Convention sur la diversité biologique” (CDB), le pH des océans a augmenté de 26% en 200 ans.

Il en résulte que ces deux processus mettent en péril la diversité de la Grande Barrière, qui abrite 400 espèces de coraux, 1.500 espèces de poissons et 4.000 espèces de mollusques. En 2012, le site avait déjà perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes en seulement 27 ans ! Et le récif pourrait continuer à se détériorer dans les mêmes proportions d'ici 2022, si rien n'était fait pour le protéger, selon les scientifiques de l'“Australian Institute of Marine Science” et de l'université de Wollongong (État de Nouvelle-Galles du Sud).

* La surpopulation mondiale

Elle n’est pas directement liée au réchauffement de la planète, mais elle contribue largement à une augmentation des activités industrielles, donc des émissions de gaz à effet de serre.

La prédiction d’Albert Einstein selon laquelle Les plus grandes épreuves auxquelles le Monde aura à faire face dans les années à venir seront la surpopulation, le manque de ressources (eau, matières premières, pétrole...), des pandémies de toutes sortes de maladies connues et nouvelles, des pollutions de toutes sortes (chimiques, air, eau, alimentation...) est confirmée.

En effet, la population humaine a été multipliée par quatre en un siècle, tandis que la consommation d'énergie et de matières premières a été augmentée d'un facteur 10.

Ainsi, la croissance incontrôlée de l'humanité dépasse significativement la capacité de notre planète à absorber nos pollutions et à se régénérer. Étant donné que pour subvenir à nos besoins, nous utilisons actuellement la capacité de 1,2 planètes, alors qu'il n'en existe qu’une de disponible, il en résulte que, par exemple, 2 milliards de personnes seront en situation de pénurie d'eau d'ici à 2025, probablement 3 milliards en 2050.

Plus inquiétant encore : La population mondiale actuelle de 7,2 milliards devrait augmenter de près d'un milliard de personnes au cours des douze prochaines années, pour atteindre 8,1 milliards en 2025 et 9,6 milliards en 2050, selon un rapport des Nations Unies tenant compte des données de 233 pays et régions à travers le monde.

Au cours du XXème siècle, la population mondiale est passé de 1,65 milliard à 6 milliards.

Autre image : En 1970, la population mondiale représentait la moitié de celle d’aujourd’hui.

On notera que les régions en voie de développement enregistreront la plus grande augmentation de population en passant de 5,9 milliards en 2013 à 8,2 milliards en 2050 alors que sur la même période, la population des régions dites développées restera, quant à elle, largement inchangée à environ 1,3 milliard.

M. John Wilmoth, directeur de la “Division de la population du Département des affaires économiques et sociales” (DAES) de l'ONU a déclaré :Les tendances démographiques futures seront affectées par les trajectoires de ses trois composantes principales : fécondité, mortalité et migration, mais surtout par l'évolution de la fécondité”.

En conclusion, l’impératif de pérennité implique que l’on définisse une limite de population mondiale, limite dont tout indique qu’elle est déjà dépassée. Ij s’agit, ici, d’un des plus grands défis à relever.

* Explosion de la pauvreté d’ici à 2030

Liée à la surpopulation est annoncée l’explosion de la pauvreté. En effet, la Banque mondiale a estimé en 2015 que plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté si les objectifs de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas tenus. Ce sont les plus démunis qui sont le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consister à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions d’êtres humains, a souligné son président.

Selon l’Institution, les populations les plus pauvres sont ainsi menacées par les mauvaises récoltes dues à la diminution de la pluviosité et la flambée des prix alimentaires provoquée par des phénomènes météorologiques extrêmes. Le continent africain sera alors le plus durement touché.

Découlant de cette situation, l’ONU estime par ailleurs, que près de 600 millions de personnes pourraient souffrir de malnutrition d’ici 2080. “L'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la hausse des températures et du niveau des mers, ainsi que les inondations et les sécheresses ont un impact significatif sur le droit à l'alimentation.

Très graves prospectives difficiles à supporter !

* Ces causes de ces variations essentiellement naturelles, ne sont-elles pas concomitamment humaines?

Ces variations naturelles (que l’on peut qualifier d’exogènes, c’est-à-dire ne dépendant pas des activités humaines) sont régies par des facteurs évolutifs, interactifs. Les principaux sont à peu près stables à long terme, mais d’autres sont plus ou moins aléatoires et ont des effets plus ou moins grands et durables et innombrables, la plupart étant inconnus.

Elles seraient largement et durablement modifiées de façon “cyclique par les variations de l’ellipse terrestre, mouvement des absides, excentricité, obliquité, précession des équinoxes ; à terme d’environ 2 millions d’années, leurs périodes iraient de moins 125.000 ans à moins 20.000 ans. Il en résulterait que l’irradiation solaire de la Terre varierait amplement selon une “période“ d’environ 10.000 ans, ce qui expliquerait les alternances d’une vingtaine de stades glaciaires/interglaciaires de l’ère quaternaire, mais pas celles des ères antérieures, dans l’ensemble beaucoup plus “chaudes”.

Il est confirmé qu’elles peuvent être aléatoirement modifiées durablement ou temporairement par des phénomènes naturels lents et continus comme les dérives de continents, peu fréquents et plus ou moins violents comme l’activité solaire, les chutes de grosses météorites, les éruptions volcaniques (28 sont connues) ; les incendies des grandes forêts boréales et tropicales et plus généralement par de nombreux processus chimiques, biologiques, géodynamiques plus ou moins bien connus, ce qui expliquerait les alternances de phases chaud/froid de la période interglaciaire actuelle.

Mais, il en existe effectivement de nombreuses autres qui dépendent des activité humaines, celles qualifiées d’endogènes, telles que le déboisement, l’irrigation, les lacs artificiels, la pollution atmosphérique, les émanations à effet de serre qui sont de nos jours sur la sellette.

* Deux mots sur l’effet de serre dont il est souvent question?

L’utilisation de combustibles fossiles qui entraînent le dioxyde de carbone (CO2) est l’un des principaux gaz à effet de serre qui causent le changement climatique. Sans eux, la température moyenne sur terre serait de –18°C au lieu de +15°C et la vie n’existerait peut-être pas.

Toutefois, depuis le XIXème siècle, l’homme a considérablement accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère : entre 1750 et 2011, on estime que les activités humaines ont induit une perturbation de l'équilibre énergétique de la Terre, provoquant un réchauffement de la surface terrestre. Les concentrations atmosphériques en CO2, qui ont augmenté de 40% et celles du CH4 (méthane) et enregistré un taux de croissance de plus de 150% y ont fortement contribué. En conséquence, l’équilibre climatique est déstabilisé et le climat se réajuste avec une augmentation de l'effet de serre.

Par ailleurs, on sait que sans l’effet d’écran de l’ozone qui arrête une partie des UV solaires, la vie terrestre ne serait pas possible. Or, dans la stratosphère, l’ozone est détruit par le chlore de nos gaz CFC (chlorofluorocarbures), mais en surface, il est également produit par la circulation automobile, le chauffage, les incendies de brousse et de forêt... L’effet dû au méthane, au gaz carbonique mais surtout à la vapeur d’eau est tout aussi nécessaire à la vie. La biomasse en produit beaucoup plus que les hommes, s’y ajoutent les acides sulfuriques et nitriques des pluies, produits par les volcans.

Tous ces éléments pris en compte, force est d’admettre que nous devons impérativement agir rapidement et changer nos modes de vies, nos façons de produire et consommer. Repousser les décisions à plus tard, c'est se condamner à subir des changements dramatiques. Notre planète ne pourrait plus répondre à nos besoins. Les équilibres politiques, économiques et sociaux seraient dangereusement bouleversés.

Il reste que quelques-uns, qui nous sont plus ou moins accessibles sont les sujets de discussions scientifiques, écologiques, politiques, médiatiques plus ou moins imbriquées, au cours desquelles des opinions apparemment inconciliables sont exprimées.

* À savoir?

Bonne question car il convient d’écouter tous les avis exprimés dont certains regroupés ci-après :

- Ne confondons pas «lutte contre la pollution» et «changement climatique», quand ce dernier n’est qu’un prétexte des élites mondialisées pour mettre en place un impôt planétaire. La théorie du réchauffement anthropique n’est pas validée par un quart de siècle de mesures”.

- Dans un journal anglais : Révélation : comment une des meilleures universités a capté neuf millions de livres de votre argent en s’appropriant les recherches de ses rivales pour financer le changement climatique…”.

- Le changement climatique, belle et juteuse affaire : Pensez-donc : des ours dérivant sur des glaçons, des bébés suffoquant dans des mégapoles, des vieillards déshydratés… voilà de quoi faire pleurer dans les chaumières”.

- De l’émotion à la taxation, il n’y a qu’un pas. C’est comme cela que fonctionnent nos démocraties et que les parasitocrates se font leur place au soleil, énergie nouvelle. Écotaxe, taxe carbone, subventions aux énergies vertes, crédit carbone et autres usines à gaz peuvent ainsi se mettre en place avec la bénédiction du public pour un grand enjeu planétaire collectif : la guerre contre le climat”.

- Du réchauffement climatique au changement climatique : Toutefois, même en langue de bois, les mots ont encore un sens. Les observateurs curieux se demandent pourquoi nous sommes passés du réchauffement climatique au changement climatique. Peut-être… parce qu’il n’y aurait pas vraiment de réchauffement?”.

- “Attention, terrain miné ! Quiconque se risque à articuler un tel blasphème est automatiquement un empêcheur d’éoliennes subventionnées de tourner en rond, un traître à l’espèce humaine, un pollueur… qui mérite d’être rôti dans une serre”.

- “Mais, oui, c’est vrai, il n’y a pas de réchauffement. Ce qui ne veut pas dire que la pollution n’existe pas !”.

Arguments justifiant ces critiques : En 1990, le “Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat” (GIEC) a émis, sur la base d’un modèle climatique, des prédictions apocalyptiques de montée des températures (+3,7°C à +4,8°C), montée des océans, désertification, fonte des banquises d’ici à 2100. En principe, une théorie scientifique se prouve ou au moins se valide expérimentalement. Un quart de siècle plus tard, qu’en est-il? Les relevés de température par mesures satellitaires montrent qu’elles n’ont pas augmenté depuis 18 ans. Pendant ces 18 ans, plus du tiers du CO2 produit depuis le début de la révolution industrielle a été émis. Avant de conclure que la planète se réchauffe, un de mes lecteurs, Frédéric Pinlet, suggère de comparer les différentes hypothèses, notamment les travaux de Cabrol, Verdier, Courtillot, Allègre, Archibald, Austin et de bien d'autres.

Pas de réchauffement, mais beaucoup plus de CO2 pourtant ! Jacques Duran, un chercheur bien connu en Europe, a réalisé un travail scientifique et didactique considéré comme étant remarquable. Après avoir compilé toutes de nombreux relevés réalisés selon des méthodologies différentes dans le monde entier, il a démontré que le CO2 n’était pas coupable. Donc, le CO2 en abondance ne causerait pas d’élévation anormale de la température terrestre. En réalité, par l’examen des glaces polaires, on sait que les phases de réchauffement terrestre ont provoqué 800 à 1.000 ans plus tard des pics de CO2. Pour lui, c’est donc le réchauffement qui par le passé a conduit à une émanation de CO2 et non l’inverse !

Autre argument : La photosynthèse explique comment les arbres absorbent le CO2. Or, malgré la déforestation de l’Amazone, la couverture foliaire de la Terre a augmenté de 11% d’après une étude de “Nature Climate Change”. Voilà, dit-il, un exemple qui confirme vingt-cinq ans de désinformation concernant l’arnaque climatique.

Finalement, qui croire? Les quidams que nous sommes ont bien du mal à opter pour une ou l’autre des positions en présence !

* Une conclusion?

Bien évidemment, je n’ai pas pu aborder exhaustivement tout ce qui touche la défense de notre planète. Mais l’essentiel est de retenir non seulement que des centaines de milliers d’hommes se soient mobilisés pour y concourir mais également que les États eux-mêmes ont, enfin, pris conscience de l’impérieuse nécessité de réagir.

C’est ainsi que depuis l'adoption de la “Convention sur la diversité biologique” de Rio de Janeiro en 1992, la préservation de la biodiversité a été considérée comme un des enjeux essentiels du développement durable par les pays signataires qui se sont engagés à protéger et restaurer la diversité du vivant.

Cet objectif international qui était de stopper la régression de la biodiversité avant 2010 n’ayant pas porté ses fruits le protocole de Nagoya a proposé de nouveaux objectifs.

Depuis 2012, la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco systémiques (IPBES), un groupe d'experts intergouvernemental a été lancé par le programme des Nations unies pour l'environnement dans le but de conseiller les gouvernements sur cette thématique.

Enfin, le 12 décembre 2015, la COP21 (Conférence de Paris, supranationale sur les changements climatiques) a abouti à la signature, d’un accord universel et ambitieux sur le climat par 195 pays, dont l’objectif est de contenir la hausse des températures bien en deçà de 2°C et de s’efforcer de la limiter à 1,5°C, cela en atténuant les émissions de gaz à effet de serre et en adaptant les sociétés aux dérèglements climatiques  déjà existants.

Si 48 pays se sont déjà engagés à produire de l’électricité sur la base d’énergies 100% renouvelables d’ici 2050, il reste beaucoup faire, nous dit Nicolas Hulot : «Il est nécessaire pour l’ensemble des États d’être encore plus fermes sur leurs ambitions en présentant des mesures concrètes pour atteindre l’objectif vital de zéro émissions nettes de gaz à effet de serre à l’horizon 2050».

Il ne reste donc qu’à espérer la manifestation et la concrétisation d’une volonté commune des dirigeants de tous  pays de trouver rapidement des solutions équitables et solidaires.

Alors que Victor Hugo estimait que C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas, réjouissons-nous de constater ce que font les humains pour le développement durable, conformément à la prédiction d’Henri Bergson L'avenir n'est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire”.


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