Savez-vous à
partir de quand il sera possible, avec un ordinateur portable,
d’envoyer et recevoir des messages à
bord des avions ?
Le problème
posé a été
de savoir comment fournir un service de qualité aux passagers, alors que
l’avion se déplace à grande vitesse, donc de trouver
une solution aux nombreuses contraintes posées.
Air France, sur la ligne Paris-Varsovie, teste actuellement
l’utilisation d’antenne relais de téléphonie GSM (Global
System pour Mobile) permettant aux passagers, munis de leur
propre téléphone, d’envoyer et de recevoir
des SMS (Short Message Service), courriels et de
téléphoner. Aux États-Unis, alors
que les appels depuis les téléphones satellitaires embarqués existent déjà,
le système "Gogo" (de la société Aircell) permettant une connexion internet haut débit est en service dans trois
compagnies (American Airlines, Delta Airlines et Virgin
Atlantic). "Gogo" est déjà installé sur une quinzaine de B767-200
d’American Airlines effectuant des vols transcontinentaux non-stop
reliant New York-JFK à San
Francisco, Los Angeles et Miami. 300 avions de la flotte domestique (MD-80 et B737-800) devraient en être équipés dans les deux prochaines années. Pour
être connecté, il faut compter entre US$ 8 et
U$ 13, selon la durée du vol.
Comment procéder
pour être indemnisé par la compagnie en cas de
perte ou détérioration de mes bagages ?
L’indemnité à laquelle vous avez droit
est calculée en unités de DTS (Droit
de Tirage Spécial), dont le montant varie selon la convention
internationale applicable à
votre vol.
Deux cas : Pour les vols dans les Etats de l’Union
Européenne et pour tous les
vols des compagnies européennes,
quelle que soit leur destination et pour les vols entre deux Etats qui
ont ratifié la Convention de
Montréal, le plafond
d’indemnisation est de 1.000 DTS par passager, quel que soit le poids
du bagage. Retenez, environ 1.200 € par bagage (1 DTS
vaut environ 1,25 € en mars 2009). Sinon, la référence
devient la Convention de Varsovie, dont le plafond d’indemnisation est
de 17 DTS par kilo de bagage, soit environ 21 €.
Attention ! Pour être
indemnisé, sachez que vous
devez apporter la preuve de la valeur du contenu du ou des bagages
perdus.
Quelques conseils :
* Si vous estimez que la valeur de votre bagage est
supérieure au montant des
indemnités décrites, n’hésitez pas, au moment de votre
enregistrement, de faire - contre paiement d’un supplément - une "déclaration spéciale d’intérêt".
C’est le montant indiqué qui
vous sera remboursé en cas
de perte ou vol de votre bagage.
* Vous devez savoir - ou vous avez peut-être oublié - que si vous disposez d’une
carte bancaire du type Visa Premier, Gold MasterCard, Visa Infinite et
Platinum MasterCard, vous bénéficiez d’une assurance perte,
vol ou détérioration de bagages, avec des
plafonds allant de 800 à
3200 €/an selon le type de la carte... mais à condition que votre billet
d’avion ait été réglé au moyen de votre carte.
* Vous pouvez également
souscrire une assurance bagages auprès
de la compagnie ou de votre agence de voyage et vérifier préalablement que cette garantie
n’est pas déjà incluse dans les contrats
d’assurance voyage proposés
lors de l’achat de votre voyage, avec les diverses garanties :
annulation, assistance rapatriement, etc...
* Dès que
la perte ou la détérioration de votre bagage a été
confirmée, faite aussitôt une déclaration auprès du service compétent de la compagnie aérienne qui est implantée sur l’aéroport.
L’imprimé
que vous allez remplir permettra à
la compagnie aérienne
d’entreprendre aussitôt les
recherches et servira de justificatif de la perte ou de la dégradation constatée. Cela
étant fait, sachez que très souvent, votre bagage sera
retrouvé dans les 24 ou 48
heures, la compagnie se chargeant, alors, de l’acheminer jusqu’à votre domicile.
Quelles sont les dispositions prises par
les transporteurs pour contrer les risques inhérents à l'air de prélèvement
(Bleedair) destiné à la pressurisation de la
cabine en usage depuis 1962 ? Vous savez que l'air inhalé par l'équipage et les passagers peut
être contaminé par les émanations toxiques d'huile
turbine (www.aerotoxic.org) à cause
d'une défaillance du système ou d'un défaut de maintenance. De tels
incidents sont peut-être
rares, mais nous devons retenir la possibilité d'une issue tragique quand ils
se produisent. La situation s'est-elle améliorée et comment ?
De mémoire,
Bernard Ziegler d’Airbus Industrie, nous apporte une réponse rassurante : "Seulement
40% de l’air provient du bleed, le reste est recyclé et la tendance actuelle est de
diminuer encore cette proportion. L’air recyclé est filtré et avait effectivement donné quelques soucis
à l’époque
des fumeurs. Un autre souci pour ce recyclage provient de la pollution
microbienne qui est, elle aussi, éliminée par plusieurs filtres. Pour
l’air de bleed, il provient de la partie froide des moteurs, en aval
des parties thermiques éventuellement
polluées, de plus, il est prélevé
en pied de pale. Quant aux éventuelles
particules « flottantes », elles sont aussi éliminées
par centrifugation. L’air de bleed traverse ensuite les groupes de
conditionnement qui, fonctionnant sans cycle thermique, ont peu de
raison de polluer. Puis, des filtres et des coalesceurs éliminent toutes particules ou
gouttelettes liquides".
Par ailleurs plusieurs équipages
questionnés m’ont confirmé que ce risque d’émanation toxique avait
été
complètement résolu et n’avaient reçu aucune consigne particulière
à
ce sujet.
Pourquoi les avions volant à très
haute altitude laissent-ils des traînées blanches dans leur sillage ?
En altitude, les caractéristiques
de l’air (degré d’humidité et température)
sont telles que tous les ingrédients
pour la formation de nuages sont présents.
Mais il manque les poussières,
sables, sels marins, présents
dans les basses couches, nommés
"noyaux de condensation" qui sont nécessaires
pour déclencher la naissance
des nuages. Or, les gaz d’échappement
rejetés en altitude
contiennent précisément des particules très chaudes provenant de la
combustion du carburant qui, jouant le rôle
de "noyaux de condensation" déclenchent
la formation d’une traînée nuageuse. En fonction des
caractéristiques de l’air du
moment, la traînée blanche peut, soit disparaître rapidement, soit d’étaler sur plusieurs kilomètres et rester visible pendant
longtemps, soit - lorsque plusieurs traînées déchirent
le ciel bleu - s’élargir
jusqu’à former une couche
nuageuse cachant le ciel.
Que pensez-vous des contrôles sûreté imposés aux passagers qui doivent
vider leurs poches, ôter
leurs chaussures et leur ceinture, etc,... ?
Ces contrôles
existent maintenant sur presque tous les aéroports
et il est fortement recommandé
de satisfaire à ces contrôles avec calme, patience et résignation. Pour
éviter d’avoir de graves ennuis,
respectez strictement - en ce qui concerne le contenu de vos valises et
bagages de cabine - les interdictions et restrictions indiquées sur plusieurs documents mis
à la disposition des passagers.
En cas de doute, avant de faire votre valise, n’hésitez pas à consulter votre compagnie ou
votre agence de voyage.
Quelques autres précautions
peuvent être rappelées :
-Vérifiez
que vos bagages enregistrés à votre nom sont bien les vôtres.
- Vérifiez
préalablement leur contenu,
si ce n’est pas vous personnellement qui avez fait la valise.
- Ne confiez jamais un de vos bagages
à une tierce personne et
n’acceptez jamais de vous charger de bagages d’autres passagers, même si les raisons de cette
demande de rendre service (humanitaires, ...)
sont susceptibles de vous convaincre.
J’ai entendu dire que les compagnies
refusaient souvent d’indemniser les passagers en cas de refus
d’embarquement, retard ou annulation du vol. Qu’en est-il plus précisément
?
Le texte régissant
principalement l'indemnisation des passagers pour les cas cités est le règlement CE n̊ 261/2004
établissant
des règles communes en matière d’indemnisation et
d’assistance des passagers. (Maître
Philippe Rames nous informe que sa Lettre d’information Aviation,
publication électronique périodique éditée par le cabinet Gide Loyrette Nouel (www.gide.com),
répond à cette question et présente les textes dans leur intégralité).
Pour justifier son refus, la compagnie invoque généralement
la "circonstance extraordinaire", notion dont l’interprétation a été
précisée par la CJCE (Cour
de Justice des Communautés Européennes), dans un récent
règlement (n̊ 261/2004 du 22
décembre 2008). Retenir que la Cour a répondu à ces questions préjudicielles en
énonçant
que ne relève de la notion
de circonstances extraordinaires au sens de cette disposition ni "un
problème technique survenu à un aéronef
qui entraîne lʹannulation dʹun
volʺ, ni ʺla fréquence
des problèmes techniques
relevée chez un transporteur
aérienʺ, sauf si ces problèmes découlent
dʹévénements qui, par leur nature ou
leur origine, ne sont pas inhérents à lʹexercice normal de lʹactivité
du transporteur aérien
concerné et échappent à sa maîtrise effective.
Il est également
précisé que même si le transporteur aérien a respecté les règles minimales dʹentretien dʹun
aéronef, cela ne saurait
suffire pour établir
qu’ayant pris ʺtoutes les
mesures raisonnablesʺ cela lʹexonererait de son obligation dʹindemnisation.
Comment intervient la DGAC dans le domaine de
la sécurité et de la sûreté
?
Dans la continuité
de la réorganisation de la
DGAC (Direction Générale de lʹAviation Civile)
engagée en 2005, un récent décret du 11 décembre 2008 a remplacé la DCS (Direction
du Contrôle de la Sécurité) par la création
de la DSCA (Direction de la Sécurité de lʹAviation
Civile) rattachée au
directeur général de lʹaviation civile, ce qui montre tout
l’intérêt porté à la sécurité
et à la sûreté
par notre Administration de tutelle. Sa mission est de veiller au
respect des diverses normes internationales, communautaires et
nationales relatives à la sécurité, à la sûreté
et à lʹenvironnement.
Plusieurs incidents graves tels que des
collisions évitées de justesse ont été
relevés et ont pour cause,
d’après les médias, un manque de coordination
entre les différents centres
de contrôles. Y- a-t-il eu
des progrès en la matière ?
Dans le cadre du projet de modernisation de la
gestion du trafic aérien en
Europe et dʹaccroissement de la sécurité,
une entreprise commune (SESAR) a été
créée par un règlement (CE - n̊ 219/2007).
Elle vise à assurer la
modernisation du système de
gestion du trafic aérien
européen et participe ainsi
au volet technologique du ciel unique européen.
Un récent règlement (du 16 décembre
2008, entré en vigueur le 1er janvier 2009) a précisé
ses conditions de fonctionnement et plus particulièrement son statut juridique,
ainsi que celui de son personnel.
La liste noire des compagnies aériennes interdites en Europe
a-t-elle été actualisée ?
Conformément
au texte en vigueur (règlement n̊ 211/2005 du 14
novembre 2005) la Commission européenne
avait, par règlement (n̊ 474/2006 du 22 mars 2006), publié la liste des compagnies aériennes interdites d'exploitation dans l'Union Européenne.
Une première liste visait
les compagnies aériennes
interdites d'exploitation en Europe
et une seconde indiquait celles pour lesquelles lʹaccès à lʹespace aérien
européen était soumis à des conditions spécifiques.
Ces listes sont effectivement et régulièrement
mises à jour et c’est ainsi
qu’une neuvième mise à jour (14
novembre 2008) a modifié
la précédente version (du
24 juillet 2008).
On constate qu’une interdiction totale a
été
imposée à Siem Reap Airways
International(Cambodge) ; toutes les compagnies aériennes angolaises ; Ukraine
Mediterranean Airlines et Ukraine Cargo Airways ; nouvelle Air Affaires
(Gabon).
En résumé, retenir qu’à la liste existante (Air Koryo (République populaire démocratique de Corée), Air
West (Soudan), Ariana Afghan Airlines (Afghanistan), Silverback Cargo
Freighters (Rwanda), Ukraine Cargo Airways, Ukraine Mediterranean
Airlines et Volare Aviation (Ukraine)), sont également interdits dʹexploitation plusieurs autres
transporteurs (tous ceux dʹAngola, de Guinée équatoriale,
dʹIndonésie, de
la République du Kirghizstan, du Liberia, de la Sierra Leone, du
Swaziland et de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que du Gabon,
à lʹexception de
Gabon Airlines et d’Afrijet).
Qu’en est-il du "3ième paquet", énonçant
les règles relatives à l’exploitation des services du
transport aérien dans
l’Union Européenne ?
Le parlement Européen
l’a abrogé (règlement
du 24 septembre 2008) en énonçant plusieurs règles relatives
à l'exploitation
de services de transport aérien
dans lUnion Européenne, notamment. Je ne citerai,
ici, que ce qui concerne plus directement les passagers :
Le règlement
:
- impose certaines obligations tarifaires, comme
celle d’inclure désormais
dans les tarifs toutes les taxes et redevances prévisibles ;
- interdit aux compagnies d’imposer des suppléments de prix optionnels sans le
consentement explicite du client ;
- interdit toute discrimination tarifaire fondée sur le lieu de résidence ou la nationalité du client, ou le lieu dʹétablissement de lʹagent du transporteur au sein de l'Union Européenne.
L’annexe 13 de la Convention de Chicago décrit les conditions dans
lesquelles doivent se dérouler
les enquêtes à la suite d’accidents aériens date du 7 décembre 1944. A-t-elle
été
modifiée ?
Une huitième
réunion "Enquêtes et prévention des accidents", organisée dans le cadre de l’OACI (Organisation de lʹaviation civile internationale) sʹest tenue du 13 au 18 octobre 2008
à Montréal. À
lʹissue de cette réunion ont été
présentées des recommandations visant à faciliter les enquêtes sur les accidents et les
incidents aériens, le but étant de renforcer la sécurité,
en visant principalement à :
- mettre l'accent
sur les enquêtes qui sont
susceptibles d'apporter le plus dʹenseignements pour la sécurité
;
- améliorer
la coopération régionale en matière d'enquêtes pour aider les Etats qui ne
disposent pas de moyens nécessaires
;
- rendre publics tous les rapports finaux d'accidents ;
- assurer une meilleure coordination entre les enquêtes de sécurité
et les procédures
judiciaires ;
- corriger les lacunes dans le domaine des enquêtes sur les accidents, telles que
constatées par le Programme
universel OACI dʹaudits de
supervision de la sécurité (USOAP).
Ces recommandations seront examinées par la Commission de
navigation aérienne de lʹOACI, et
sont susceptibles de conduire à des propositions d'amendement de l'Annexe 13 citée.
Noter que cette Annexe sʹapplique,
en France, aux enquêtes
conduites par le BEA (Bureau d’Enquêtes et
d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile). Quant
à la simultanéité
des enquêtes administratives
et judiciaires, une circulaire du Garde des Sceaux du 18 février 2005 défini la nature des relations et
de la coordination entre l’autorité
judiciaire et le BEA.
Je vous remercie d’avoir mis en exergue
le rôle des hôtesses stewards dans
l’amerrissage de l’A320 dans l’Hudson River, rôle qui devrait
être plus connu !
Il est vrai que les statistiques montrent que malgré la croissance du trafic aérien, le niveau de sécurité
du transport aérien s’améliore et j’en ai donné les raisons,
à plusieurs reprises. Il en résulte que de tels accidents sont
de moins en moins fréquents,
ainsi donc que les occasions de rappeler le rôle du PNC (Personnel
Navigant Commercial). J’y ai consacré
ma chronique de février 2006.
Au sujet de cet accident, j’ajouterai que le
Commandant Sullenberger a également
aidé les passagers à monter dans les embarcations de secours et a
parcouru deux fois toute cabine pour vérifier que tous les passagers étaient,
eux-mêmes, en état de se déplacer.