Almandos Almonacid guida Mermoz dans ses premières démarches et ses premiers efforts.
Soucieux aussi de créer des pilotes argentins, Almandos Almonacid choisit le meilleur parmi ses compatriotes, Ficarelli, et le mit à l'école française de la ligne, avec Mermoz. L'élève devint rapidement digne du maître..
On lui confia alors le courrier Argentine-Paraguay.
Au cours d'un trajet par temps couvert, Ficarelli s'écrasa contre une montagne.. (en 1929 sur les collines de Sapuca)
Les jambes brisées, parmi les flammes, il refusa tout secours en criant farouchement au survivant: "SAUVE LE COURRIER! ".
On enterra le pilote argentin en terre paraguayenne, à l'endroit où il était tombé.
Or, un jour, Mermoz demanda à voir Almandos Almonacid, chef de ligne à Buenos-Ayres.
- J'ai un service à vous demander.
- Accordé d'avance, répond Almandos Almonacid (Comme il aurait répondu au front à Baron, sachant d'instinct que de tels hommes ne demandent jamais rien pour eux).
Avec son Laté-25, au fuselage étroit, Mermoz prend le cercueil de Ficarelli. Ne pouvant le placer dans le fuselage, il l'introduit debout, l'arrima comme il put, et, décollant péniblement l'avion ainsi déséquilibré, réussit à ramener le cadavre de son ami à Buenos-Ayres, sur sa terre natale.
Geste d'héroïsme éternel, comparable à celui du camarade survivant qui bondit à travers mille embûches, pour amener le corps de l'ami tombé dans la bataille.
Imaginez-vous ce long vol dans de telles conditions?
Mais à quoi bon l'évocation ?
L'imagination - c'est bien prouvé n'est-ce pas?- est dépassée ici par la sobriété stoïque de l'action de la réalité.
Etonnez-vous, après de tels actes, que le nom de Mermoz, en Amérique du Sud, symbolise le courage et la générosité d'un aviateur français.
Pierre Constantini, Source l'Aéro du vendredi 12 mars 1937

                            
Le jour de la célébration de la première année de l'extension de la ligne du sud de Bahia Blanca à Comodoro Rivadavia, Saint - Exupéry  inspecte les installations du terrain de Villa Harding Green, le terrain de Bahia Blanca, avec son avion Laté 25 qu'il avait baptisé “Piloto Ficarelli” en hommage à l'aviateur argentin mort dans un accident aérien. (...au fuselage étroit, Mermoz prend le cercueil de Ficarelli.. ) 
source " EL PRINCIPITO "  (en français Le Petit Prince)  photo   Frédérique Sciore